ORYX

Pierre Dungen

ORYX

Chamane – Rasta Man

Je suis le Chamane – Rasta man pour qui la réalité subjective surpasse la fiction. Jadis je trempais ma plume dans l’encre asthmatique. Je nageais, cohérent consensuel. Et puis Oryx s’est immiscé dans mes pensées chamanes – rasta man. Il déambulait juché sur une cendre froide, égarée dans une bronchiole obstruée.

Je toussai :

Bridge

Et Oryx parut :

Je m’en souviens comme si j’y étais. Pourtant j’étais absent.

Oryx a ri de mon marasme. A présent il m’échappe : le sacripant. Il me reste l’imputrescible mégot dont j’use, j’use, j’use. Et abuse. Je ne voudrais pas l’égarer, par mégarde : j’aperçois Oryx au coeur du fleuve impassible que charrie mon aorte.

Toc, toc, toc…

Bridge

Chamane – Rasta man (bis)

Chamane

Un oryx couleur

D’onyx

Traversait ma plaine cérébrale

-désertique-, l’animal

échappait à une rixe

avec un chasseur d’étoile

d’étoiles

Entre en lévitation

Gazelle, croise l’avion

A réaction

Porteur du courrier du coeur

Du fan club décérébré

D’un chanteur génial...

(Forcément génial)

Oryx arrive dans la constellation

D’Orion

Embrasse deux à trois papillons

Et s’en remet à leur bonne étoile

Etoiles : scintillez astres déroutants

Comment se fier à votre tempérament

Changeant – changeant

Désormais il pleut un vent glacial

Courbé, l’animal craint sa disparition

Lors d’une prochaine glaciation

ORYX : réveille-toi

Ou deviendrais-tu fou ?

Fou...

Entre en révolution

Oryx : hors des orbites sages

Fais ta chimique réaction

Et désintègre ton image

Oryx : réveille-toi

Oryx arrive dans la constellation

D’Orion

Embrasse deux à trois papillons

Et s’en remet à leur bonne étoile

Etoiles : scintillez astres déroutants

Comment se fier à votre tempérament

Changeant – changeant

( bridge)

Es-tu devenu fou ?

Oryx ouvre les yeux,

Souffle la fumée bleue

Qui envahit la pièce

Aux murs transparents

Il est temps :

Que cesse le voyage intermittent

Oryx :

Ouvre la fenêtre, jette le mégot

Et retourne au boulot

Plus mort qu’un dodo

Oryx amoureux (forme passée)

Oryx fixait les vagues

Qui allaient et venaient

Il aimait l’impression du ressac

Sur le sable – le sable l’émouvait –

Il avait l’impression vague

Qu’il aimait une vaste Black

Oryx caressait des seins difformes

Rêvait-il encore ?

Une sensation flasque l’étreignait

Plus vive qu’un météore (arrêt net)

L’énorme femme lui criait encore, ENCORE

Il devait s’en aller

Aussi fit-il table rase

De cette énormité et du passé

Oryx fixait les vagues

Qui allaient et venaient

Il aimait le gigantesque sac

Gisant, sur le sable

Il avait l’impression vague

Que c’était une vaste Black

Sans doute, je divague

Se disait-il

Et il s’endormit aussi sec

Stèle

Oryx inscrit son nom dans la pierre

Il a le sentiment d’être important

Grisé par l’attente du néant

Il veut voir son nom gravé partir en pousière

Oryx garde le sourire

Et il attend, il attend

La fin du monde recommence tout le temps

Mais il garde le sourire

Ebahi de se sentir

Important

Car sur la pierre on peut lire

-malgré les bourrasques et le vent-

son nom gravé comme auparavant

ORYX ...........................................................ORYX

Oryx ricane sans cesse

Croulent villes et monuments

Résiste : le hiéroglyphe fascinant

Résiste :

Avec un caractère à terre

Qui ne connaît pas de faiblesse

Oryx rit décidément bien souvent

Jet Set

Oryx jette sur le monde

Un regard écarlate

Et

Comme plus rien ne l’éclate

Jette l’éponge et tire sa révérence

Fixe ses chaussettes puis s’enferme

Sur la terre ferme

Dans une camisole en cadence

Et sans un songe

Oryx fixe le vide

Pendant 3 heures

Il rit de bon coeur

Et d’un air moqueur S’écrie :

JETTEZ TOUT ET RIEZ COMME DES FOUS

Oryx est décidé à énerver son monde (bis)

Intermède

Les secondes défilent et s’abîment

A celà, il n’y a pas de remède

Pourtant Oryx veut préserver ces infimes

Particules

Pellicules d’éternité

Oh oh oh oh oh oh oh oh oh

C’est ridicule : Oryx se prend pour Archimède

« Euréka, j’ai trouvé », voudrait-il s’écrier

Mais Oryx a oublié qu’il n’était qu’une bête

C’est bête. C’est bête.

Oh oh oh oh oh oh oh oh oh

Son point de chute ou son intermède

Son point de chute ou son intermède ?

Nouveau départ

« Continuons l’initiation »

se dit Oryx

que risquons-nous sinon le Styx

pour avoir pactisé avec le diable

qu’Oryx trouva bien affable-

Reprise du mégot jeté

D’un 7e ciel de location

Youpee : Oryx

Retrouve les nuages instables

Cumulonimbus

Sur lesquels il fait l’avion :

Vroum, vroum, vroum, vroum

Oryx joue du stratostradivarius

Et

Il pleut des notes de musique

C’est délicieux, c’est magnifique

Mais Oryx perd sa partition

Et

Devient buée verticale

Envahit le bocal

Où son poisson rouge prenait un chorus

Avec trois écrevisses et versa

Oryx vit décidément en de drôles d’endroits.

In the ghettauww

Tombé dans l’eau

-fluctuat nec mergitur-

Oryx se saisit d’un pipeau

Echappé du cerveau

Du poisson rouge hydraté au carbure

Oryx s’en sert comme d’un appeau

Et SOUDAIN

Tous les poissons-souris le suivent alors qu’il s’esquive

Oryx ne peut plus les voir en peinture

A l’eau

J’écoute, s’écrie le directeur des publications

De la maison d’édition

Cet opuscule fait de bulles

Et prend l’eau

Sa mise en vente n’est pas pour sitôt

Il faut attendre que l’encre sèche

Mais le poète sèche le premier

Voilà le directeur dans la dèche

Et le pouet bien embêté : où est passée

Mon inspiration ?

Je coule ; coupée ma respiration

Oryx rigole et l’eau s’écoule

Voilà le pouet bien desséché

Oryx se gondole comme le pouet sauvé des eaux

Tiré de rideau...

Oryx oxydé

(siffle) (Si je veux)

A présent, Oryx se prend pour un oiseau

Il cui-cuite à tire-larigot

Mais les passants s’insurgent

Moutons de Panurge

Ça urge : ils s’inquiètent, messieurs les agents

( tous) « Pandorres, quel est cet animal récalcitrant ;

qu’on lui coupe le sifflet...

Ah mais... Non mais...quel toupet »

( siffle)

Oryx finira en gigot

Embroché par la maréchaussée

Mais il a plus d’une astuce en son mégot

Il suçotte

Aussi sec, et le diable l’emporte

( tous) « Pandorres, quel est cet animal récalcitrant ;

qu’on lui coupe le sifflet...

Ah mais... Non mais...quel toupet »

( siffle)

De par sa chandelle morte

Oryx aux enfers

Oryx occis compte ses abattis

Guidé par un Vigile

Armé d’un bouclier et d’une balance

Oryx s’attend à une sévère contredanse

Mais son aspect fragile

Désarme les condottières décatis

Alarme : ne sonnez pas l’hallali

Pour cette fois Oryx échappe au Styx

Question de style sans doute...

Reprends la route, frère de la côte d’Adam

Oryx joue de la flute de Pan

(Et remercie ses hôtes)

Oryx vit décidément bien souvent

 ORYX ORIENT

Des dames en blanc

M’ont garrotté jusqu’au sang (Mais je) –

marche comme je pisse

Sans effort apparent

Ciel et terre tournoient

Se dérobent sous mes pas

Des cafards gi- clent

– sous mes semeeeeeeeeelles

J’ressasse une ritourneeeelle

(Improbable)

J’avale un scarabée

Au fond d’un terrier

Ciel et terre tournoient

Déchirent ma robe transparente

Le chloroforme

n’agit plus dans mon cas

Et moi qui sue

des fumées hilarantes

(Amanite) aimant d’Orient

Sans effort apparent

Moi, Oryx, amant d’Orient ( capella)

J’avance vers le couchant

Juché sur l’ dos d’un papillon géant

Dépité, j’ ferme les yeux

ai-j’perdu mes dents

En courant, détail navrant (Mais j’in-)

toxique le bourgeois peureux

( capella)

Moi le pochtron valeureux

Moi, Oryx, amant d’Orient

( capella)

J’avance vers le couchant

Roxy Hôtel

Panique au Roxy Hôtel

Oryx sorti d’une aquarelle

Raie le parquet

Une madame sans apprêt

Hurle sans arrêt

« Quel est ce vagabond intersidéral

Vautré dans mon bidet ?»

Ooooh ! panique au Roxy Hôtel (bis)

Horions et mandales

A coups de tatanes, de sandales

La madame

Sur Oryx

tanne, tanne, tanne

Panique au Roxy Hôtel

Oryx constellé de gnons

Ressemble à un champion

Après une omelette aux champignons

Et la madame dit : « et après…

J’me taperais volontiers

Un p’tit jeune et trois marrons glacés »

Mais d’abord : libérez mon bidet

Ooooh ! panique au Roxy Hôtel (bis)

Oryx en mixture

Une nuit de vagabondage, chat de gouttière, Oryx m’invitait.

Par-delà les chemins de hallage d’un village secret

Nous allions goûter le sang des braves, un galon ou deux

Mêlé de bave de crapaud Titan amoureux

Quelle mixture, Oryx

Etanchera-t-elle notre soif 

De boit-sans-soi

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