Oscar

Entre les livres et la musique, il s'éparpille. Ses doigts se déplient doucement. Il sent les fourmis envahir le plus profond de lui-même.

Mais tout ça manque de violence. De cris et de bleus sur la peau. Et de larmes.

Il ne peut s'y résoudre. Il y aura toujours quelque chose d'étrange, de fragile en lui. Surtout dans les moments où il criera, où il se révoltera. Surtout dans les moments où il sera furieux. Furieux des injustices, furieux de lui.

Toujours, son corps se balançant comme sur un fil léger. On le croira en suspension, prêt à tomber, prêt à s'effondrer. Ses mains trembleront. Comme tous les jours. Son corps tremblera. Inefficace dans toutes ces tâches du quotidien.

Oscar.

Quand, en colère, il frappera la table de son poing blanc, les autres le regarderont. La douceur dans leurs yeux lui rappellera sa mère. Trop douce. Trop proche.

Il ne pourra pas dire qu'il n'a pas envie qu'on le regarde comme ça.

Qu'il refuse de leur servir de marionnette.

Qu'il veut arrêter de trembler.

QU'IL AIMERAIT CRIER ET QUE LE MONDE ARRÊTE DE TOURNER

Oscar tremble. Jamais ses mains n'arrêterons ce manège incessant.