Overdose

chamallow


Toutes mes déclarations d'amour arrivent soit trop tôt, soit trop tard. Parce que je ne dis "je t'aime" que pour séduire ou rassurer.


- La pire des drogues reste l'amour -


Le regarder vivre dans mon monde, c'était comme de regarder un film de Bonnie & Clyde, consciente dès le début qu'il n'y aurait pas de happy-end. Mais l'aimer était tellement délicieux, que je pourrai le revisionner - encore et encore - jouissant sous le coup de la douleur, inlassablement.


Nous savions l'un et l'autre que ce monde n'était pas le nôtre, qu'il était taillé trop petit. Trop avides, survoltés et mégalos, nous nous sentions et étions incompris. L'issue était inéluctablement fatale. 


Avec lui, j'étais comme angoissée, hystérique, capricieuse, exigeante, malheureuse, égoïste et paranoïaque. Mais lorsque l'odeur de sa peau ne m'apparait plus que sous  la forme d'un rêve lointain et consumé, je deviens une écorchée vive, amputée, névrosée, dépressive, hypocondriaque et borderline. 


Aujourd'hui, je n'ai de cesse de penser à lui; lorsque, par la fenêtre embuée d'un tram, je contemple nos souvenirs, je pense à lui le matin, bercée par la chaleur familière du soleil qui illumine au passage le songe oublié d'un matin, de ses bras et de ses baisers. Je pense à lui lorsque - pour sentir la pluie Barcelonaise camoufler mes larmes - je ferme mon parapluie.


Je me surprends parfois à me demander s'il lui arrive d'entendre le bruit que font mes larmes lorsqu'elles s'écrasent à la surface.


J'ai longtemps prié pour qu'il me vienne en aide, de peur de ne plus pouvoir me contrôler, de ne plus pouvoir rire, de peur de finir bâillonnée et attachée, clouée à une chaise, spectatrice forcée de la nouvelle vie qu'il se créé juste devant nez. La vie sans lui est tellement plus insupportable que sa présence même à mes cotés.


Notre histoire d'amour fut une hécatombe, mais c'est la seule que je ne regretterai jamais… 


- Dose létale -

Signaler ce texte