Overdrive - Chapitre 18

Des accords de guitare électrique commencent à nouveau suivis d'une batterie folle. Les battements de mon cœur se calent sur le rythme endiablé de sa playlist.

Je mords mes lèvres  puis je rapproche mon visage du sien. Ses yeux fixent ma bouche et je sens son impatience. Je l'attire à moi puis je l'embrasse en passant mes doigts dans ses cheveux. Mon baiser est très intense, je ne peux pas freiner mes pulsions. Là, mon coeur vacille et des papillons se forment dans le bas de mon ventre quand son étreinte se ressert et que sa langue vient caresser la mienne.

La transe prend fin lorsque la musique s'arrête à cause d'un appel entrant sur son téléphone.

Il s'écarte de moi doucement puis il répond à son appel. Je me laisse tomber dans mon lit, déçue.

"Allô? "

J'observe sa silhouette. Loïc est svelte, de taille moyenne, il n'est pas particulièrement athlétique. Ses cheveux bruns ondulent aux extrémités. Plus je le regarde, plus j'ai envie de me jeter sur lui, de passer mes mains sous ses vêtements, de lui donner des baisers langoureux. J'ai envie de l'avoir contre moi...

"Maintenant? Sérieux?"

Quoi?

"Ouais c'est bon j'arrive..."

Il raccroche puis il s'adresse à moi.

"Je dois partir, je suis désolé..."

Il attrape sa guitare, range son ampli, et il s'approche de moi.

"Ça va me prendre un certain temps... Tu veux que je revienne ce soir après le concert?" Me propose-t-il.

"D'accord..." Ai-je soufflé.

"Bouge pas, je connais le chemin. Ne fais pas de bêtises." Me dit-il avant de partir.

Je soupire.

***

J'ai passé la journée toute seule devant la télé à manger tout et n'importe quoi. Il est 22h et je commence vraiment à m'impatienter.

Mes yeux se ferment et je suis prise de fatigue. Je décide de me reposer un peu.

Un frappement à la porte me sort subitement de mon sommeil. J'attrape mon téléphone par réflexe pour regarder l'heure. Il est 1h30. Merde.

Je m'empresse d'aller ouvrir.

Loïc est face à moi et me montre une bouteille d'alcool cependant mon regard est attiré par autre chose. Sa lèvre inférieure est fendue et il a des égratignures sur les falanges ainsi qu'une joue gonflée.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé?" Me suis-je empressé de lui demander.

Il plisse les yeux avec une moue gênée.

"J'ai peut-être un peu trop pris mon rôle de prince charmant au sérieux..."

Je l'interroge du regard.

"Disons que j'ai croisé Damien et qu'il devait être un peu vénère contre moi."

Je lève les yeux au ciel.

Je suis énervé contre Damien qui est un parfait enfoiré, contre Loïc qui est le pire des provocateurs et de leurs querelles qui vont trop loin.

J'attrape d'un geste vif la bouteille que tient Loïc à la main, je l'ouvre sans prendre le temps de lire l'étiquette et j'en bois une grosse gorgée.

"Wow doucement !" Me dit Loïc en reprenant la bouteille.

Je soupire et je rentre après lui.

"Pourquoi tu ramènes de l'alcool si je ne dois pas en boire?" L'ai-je interrogé en me laissant tomber dans le canapé.

Il s'assoit à côté de moi.

"C'est à mon tour de me bourré la gueule et c'est à toi de me surveiller cette fois." Me sourit-il.

"T'as pas peur que je profite de ton ivresse pour abuser de toi?" Lui ai-je dis un brin provocatrice.

Il me lance le même regard.

"Ça ne sera que partie remise." Me dit-il ironiquement.

Je le regarde et une envie me vient.

"J'ai une idée de jeu ! Chacun son tour on pose une question à l'autre et si on ne veut pas répondre, on boit une gorgée. Celui qui reste sobre peut faire ce qu'il veut de l'autre."