Overdrive - Chapitre 23
Alicia Lo
Je n'ai pas le temps d'être attendrie par ses mots, mon téléphone se met à sonner. Mon regard se dirige vers le dit objet. Damien m'appelle. Mon cœur se serre. Il a beau avoir été un vrai enfoiré, il me manque quand même. Nous avons vécu de bons moments tous les deux. Je décroche.
"Damien, qu'est-ce que tu veux?"
Mais la conversation est de courte durée. Loïc m'arrache mon téléphone des mains et raccroche avant de s'en prendre à moi.
"Pourquoi tu as répondu?" S'énerve-t-il.
Je suis choqué de cette réaction qui me semble excessive.
"Il a peut-être un problème." Me suis-je défendue.
Son expression devient plus grave.
"J'en ai rien à foutre qu'il ait un problème. Mais j'en ai vraiment rien à foutre ! Je n'aime pas ce gars mais alors pas du tout. Je déteste t'imaginer avec lui !" Hausse-t-il le ton et mon souffle se coupe.
Il se mord les lèvres de colère avant de reprendre.
"Maintenant tu choisis. C'est soit lui, soit moi."
Je reste bouche bée. C'est quoi cette crise de jalousie? Il tient vraiment à moi à ce point seulement au bout de deux semaines? Je décide de garder le silence face à cette situation que je ne comprends pas.
Puisque je ne réponds pas, encore sous le choque, il prend ses affaires et s'en va à toute vitesse sans un mot. Et je reste là, seule, à me demander s'il a raison. Je me demande pourquoi il a encore changer d'humeur si rapidement. Je me demande s'il y a quelque chose qui cloche avec ce gars.
***
Lundi matin, je dois aller en cours malgré ma cheville. C'est l'année du bac, j'ai déjà ratée trop de cours et personne ne me passera les cours maintenant. Donc, j'arrive en classe tant bien que mal. Je regarde mon téléphone avant le début du cours, aucun message. Est-ce que Loïc est encore en colère? Est-ce que ça le met vraiment en colère à ce point là?
Le professeur entre suivi de plusieurs élèves qui vont prendre place derrière moi. Mon regard est attiré par un visage que je ne connais pas.
"Bonjour. Voici un nouvel élève, Nicolas. J'espère que vous allez bien l'accueillir. Tu peux t'installer où tu veux. Commençons ce cours !"
Un grand blond aux yeux bleus vient s'asseoir juste à côté de moi. Je me dis qu'il doit être un peu intimidé et qu'il veut faire bonne impression au prof. C'est la seule chose qui explique ce geste. De toute façon, une fois qu'il aura parler aux autres, il ne viendra plus s'asseoir là.
Il me dévisage pendant tout le cours. C'est quoi son problème à lui? Certes c'est flatteur mais là ça devient gênant. La pause sonne. J'évite de sortir à cause de ma cheville et je me contraints à rester là, à côté d'un psychopathe.
"Tu ne me reconnais pas?" Me demande mon voisin.
Je le dévisage sans résultat puis il reprend.
"Nicolas Doré ! On était ensemble en primaire. On s'engueulait tout le temps." Me dit-il en souriant.
Et là, tilt.
"Ah oui ! Monsieur j'ai des bébés requins chez moi." Ai-je dis à voix haute à l'intention de moi-même.
Il se met à rire.
"J'en ai vraiment eu !"
Je lui balance un regard désabusé.
"Je ne te croyais déjà pas à 6 ans, c'est pas la peine de réessayer !" Lui dis-je avec un sourire.
"Et tu vas me croire si cette fois je te dis que j'ai un cheval?" Se marre-t-il.
"C'est certes moins ambitieux mais ça me paraît quand même peu probable !" Lui ai-je balancé avec provocation.
Il sort un téléphone de sa poche et il me montre une photo de lui à côté d'un grand cheval blanc.
Merde alors.