Overdrive - Chapitre 8

Je suis paralysée. Au moment où ses lèvres touchent les miennes, les battements de mon cœur s'accélèrent et une sensation étrange parcours le bas de mon ventre. Mon souffle devient court. Elles sont chaudes et elles ont un goût de chocolat, c'est tellement agréable que j'en ferme les yeux malgré moi.

Il se retire. Je me sens affreusement gênée. Mes joues virent au rouge et il se met à rire. Quand je reprends mes esprits je le pousse d'une main.

"T'as pas honte de faire ça alors que ta copine est juste à côté?!" Lui ai-je hurlé.

Un air stupéfait se lit sur son visage.

"Morgane..? C'est ma coloc' ! En plus elle est lesbienne."

J'ai envie de me cacher tellement j'ai honte.

"Ça veut dire qu'on peut faire ce qu'on veut. Vu qu'on est tout le deux célibataires !" Me dit-il d'un air espiègle.

Aucune réponse ne me vient, j'entrouvre les lèvres mais rien ne sort.

"Je plaisante ! J'ai bien compris que tu... Enfin bref !" Il regarde son téléphone et reprend.

"Merde, on est en retard..!"

Je regarde l'heure sur son téléphone. Il est 11h55. Je me lève et je panique. Loïc suit mon mouvement amusé. Il ramasse mon sac, ma veste, me balance mes chaussures à  talons, attrape ma main et  me dirige vers la sortie.

"À tout à l'heure Morgane !" Balance Loïc avant de claquer la porte de l'appart derrière lui.

Il place ses mains sur mes épaules et nous commençons notre course contre la montre. Là nous déambulons les escaliers à toute allure.

"Plus vite !" Me hurle-il en me poussant dans le dos.

Arrivé dans la rue, je ne sais pas vers où me diriger. Il passe devant moi, attrape mon poignet et nous courons comme des dingues dans toutes la rue. Cette course provoque chez lui des rires contagieux.

"Vite vite vite !" M'encourage-t-il.

Il sort des clés de voiture, déverrouille les portes et nous nous installons à toute vitesse.

"Tu habites où?!" Me demande-t-il essoufflé.

"Bétheny !
- Oh putain, va falloir que tu me diriges !" M'annonce-t-il avec un ton qui semble vouloir dire qu'on est dans la merde.

Le trajet qui suit doit être un des moment dans ma vie où j'ai le plus rigoler.

"À droite !
- C'est un sens interdit !" Fait-il semblant de s'énerver et ça m'amuse beaucoup.

"À gauche !" Lui dis-je clairement trop tard.

"Si tu pouvais prévenir avant que j'ai dépassé l'intersection, ça pourrait être pas mal !" Explose-t-il de rire.

"T'es vraiment un GPS merdique !" Me  hurle-t-il pour plaisanter et j'explose de rire à mon tour.

Après tant de péripéties, nous arrivons enfin.

"Là ! C'est la maison avec le 4x4 bleu !" Lui ai-je hurlé.

Il se gare en double file. On regarde tout les deux l'heure, 12h15.

"C'est de ta faute !" Me balance-t-il ironiquement.

Je ne peux pas m'empêcher de rire et lui non plus. Nous nous regardons et nous explosons à nouveau de rire. Je le regarde, mon cœur s'emballe dans ma poitrine et je ne peux m'empêcher de fixer ses lèvres.

"Je n'ai absolument pas envie de rentrer." Lui ai-je avoué.

"Oooh ! Je ne pensais pas que tu étais un mouton noir !"

Je l'interroge du regarde.

"C'est l'équivalent de vilain petit canard en France." Me sourit-il.

"Dépêche-toi de rentrer sinon ta mère va t'attacher à un radiateur et je vais devoir entrer par effraction chez toi pour te délivrer !"

Je lui adresse un sourire et je descends.

"À plus petite boule de laine !" Me balance-t-il avant de repartir.

Petite boule de laine? Un sourire béat reste graver sur mes lèvres et il m'est impossible de m'en débarrasser.