PALPITATIONS DES VILLES D’AUJOURD’HUI…ET DE L’AVENIR
Dominique Taureau
Elle se tient là, droite devant la porte du wagon, du plancher au plafond, barre fixe dans son fourgon. Elle voyage, du matin jusqu’au soir, dans le métro, sur sa ligne des univers pressés et théâtraux – Inquiets, rieurs, pensifs, nerveux, fatigués, attentifs – qui s’accrochent à son corps sentimétal1 attractif.
La foule qui refoule ! Un torrent de sueur prude qui, sous la houle des mains, coule et poisse rude. L’arche sans patriarche ! Un cosmopolitisme qui sous mano à mano embarque l’égotisme. La faune et ses faunes ! Des sphinx à tension froide qui sous patte de velours guettent le présent roide….
Ô empreintes des palpitations qui en sourdine du point jusqu’à la fin du jour passent anodines !...
« - Faux ! Par les pulsations je lis leurs émotions. Oh liqueur sanguine au cœur des ravines qui roule l’or des corps autour de mon décor ! Tu répands ta sève sans cesse, sans trêve, tu t’en vas et tu viens, tu vas et tu reviens, je sens la chamade bleue en ta pléiade des éblouissances1 et des aveuglances1 ; mais aussi sur mon quai, tes malheurs se pressent en douleurs noires hémoglobines et pourpres salines.»
Elle se tient là, devant moi, luisante, métallique. Aurais-je rêvé d’entendre sa voix vibratique1 ?
1 Mots inventés : sentimétal – éblouissances – aveuglances - vibratique