Panic

Parce que la vie est loin d'être un long fleuve tranquille, c'est avec un marteau piqueur planté dans la tête que tu marches encore et encore. Faire ce que l'on peut, donner tout ce qu'il nous est possible de donner pour n'avoir aucun regret au final. « Défonce-toi jusqu'au bout et advienne que pourra », cependant après cet acharnement et cette monstrueuse dépense d'énergie, tu redescends sur terre et réalise qu'au bout du chemin désormais plus rien ne t'appartient, pas même ton avenir. Arrive alors une attente interminable qui va te ronger jusqu'au plus profond de tes tripes : maux de tête, maux de ventre, d'estomac, fatigue… Tes bons résultats ne comptent désormais plus. Ils sont déjà oubliés. Tu crains l'avenir, tu as peur. Peur de ne pas obtenir ce que tu souhaite le plus au monde, peur de ne pas atteindre ton objectif. Nous entendons souvent les gens dire qu'il est bon de partir tant que l'on est jeune, faire ses expériences, etc. La plupart des jeunes le savent et sont d'accord avec cette idée, c'est même parfois excitant. Seulement, lorsque l'occasion se présente, ou que le choix s'impose à nous… C'est tout autre chose. Bah oue, tu flippe mon coco… C'est au moment où tu te rends compte que tu n'auras pas d'autres choix que de partir que tu te retourne et que derrière toi, tu vois les gens que tu vas laisser.

« Et si mon choix initial n'était pas le bon ? Et si ce n'était pas véritablement le mien mais seulement un idéal que je me suis planté dans mon cerveau ? L'idéal a germé petit à petit pour finir par devenir une conviction… Peut-on être sur de nos désirs ? Ai-je raison de douter à ce moment-là ? »

Certaines personnes se limitent à une perspective, un choix. Pour d'autres, les perspectives vont se multiplier. Laquelle de ces positions est la meilleure alors ? Celle de la personne qui se plante et qui se retrouve sans rien puisqu'elle n'a fait qu'un seul choix ? Ou celle de la personne qui a tellement de perspectives qu'elle en vient à s'y perdre et ne plus vraiment savoir ce qu'elle veut ? Sans oublier les dilemmes qui viennent se greffer à cette situation complexe… Tiraillé entre l'envie de partir, finir tes études et la peur et l'angoisse de partir. En plus de ces questions, reste ancrée dans ta tête l'idée de te retrouver sans rien de positif, sans aucune perspective d'avenir si tout tes plans tombent à l'eau. Cette peur du « rien », si terrible et angoisse… « Rien », « Néant », « Vide »…

Tu as tellement peur de ce « rien » que tu cravache pour l'éviter, tu te démène pour parvenir à tes fins, à chaque petites victoires, tu pousse un cri de joie, furtif… L'euphorie ne dure pas, hélas… Il te reste encore beaucoup de chemin à parcourir, sans cesse des étapes viennent se greffer à la suite des précédentes ! Alors qu'il y a quelques temps tu pensais réellement en voir le bout, tu n'en n'es plus certain, tu crains de ne jamais voir la lumière au bout du tunnel… L'attente est longue, insupportable, intenable, angoissante et obsédante. Et c'est lorsque tu tente de te changer les idées et que cela échoue que tu prends conscience que l'heure est grave et qu'il est temps que ce marathon se termine, ou c'est au poste de secours de la croix rouge que tu vas atterrir…

On y arrive peut-être à cette fameuse limite de nos ressources ? Tu sais, le moment où voulant faire un pas de plus, tu te retrouves en déséquilibre un pied dans le vide, tu vois ? « Inch Allah, Inch Allah, no panic, no stress… » Bref vient dire ça au marteau qui ne cesse d'enfoncer la visse dans mon crâne, stp. 

                                                                           Coco - Nobody Knows