Papa était dans les livres …

Synopsis...

Le film raconte les aventures d'un groupe d'explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l'espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire.

Je vous laisse le synopsis minimaliste d'allociné qui ne s'est pas foulé sur ce coup là, car même si je ne suis pas un fan de Christopher Nolan, aurait gagné à être plus étoffé. En effet, tout cela ne donne pas envie de voir le film … mais bon. Interstellar devait au début (en 2006) être dirigé par Steven Spielberg qui laissa tomber l'affaire pour la refiler à Jonathan Nolan, le frangin du beau Christopher. C'est en fait le studio Dreamworks qui devait faire un truc cinématographique sur un sujet chaud alors élaboré par un vrai astrophysicien notoire. Au final, ce sont les frangins J. et C. Nolan qui s'y collent, mais il faut dire qu'il y a derrière tout cela toute un équipe de pro en tous genres. Interstellar c'est tout de même ZE carton of ze year 2014 en matière de cinoche …

Ma parenthèse sur Christopher Nolan : Je l'avoue, je n'aime pas ce réalisateur qui est pour moi un imposteur ! Le roi du « tape à l'œil intellectuel », l'ambassadeur du compliqué en trompe l'œil. Le VRP de la culture cinématographique moderne et incapable de sensibilité. Le cinéaste ‘Yves Rocher' qui arrive à faire passer à nos yeux de geeks abrutis, des vessies pour des lanternes avec des vraies plantes dedans ! En un mot, je ne le supporte pas ! Pour moi il a tué le rêve avec Inception et ridiculisé Batman avec sa trilogie de m… de Batman pour les bobos qui m'avait foutu la migraine. Je me répète, même en étant bon public, je ne le supporte pas !!!

C'est donc avec une tonne de préjugés que je me suis enfin embarqué dans le visionnage de ce DVD que je vais essayer de chroniquer, je vous le promets, avec un maximum d'objectivité.

Dès le début, le film interpelle, c'est clair. Nous ne sommes plus, dans ce futur proche, dans l'ère de la technologie et de l'espoir d'un monde meilleur pour les hommes. Non, ici, les carottes sont cuites et c'est la fin des haricots. Les hommes ont perdu leurs espoirs et leur enthousiasme, la terre se meurt, la biodiversité s'amenuise, les plantations succombent sous le coup des maladies qui ont le champ libre. Les pluies se raréfient et la poussière envahit nos intérieurs … L'homme sous le coup de sa boulimie a réussi son coup, il a tout pété et il n'a maintenant plus que les yeux pour pleurer et ça il le fait bien. On ne rêve enfin plus du dernier Smartphone à la mode mais juste d'une salade hypothétique bien verte et mouillée. Et encore, Nolan ne traite que le côté écologique du problème et nous fait grâce et on le remercie, des problèmes politiques, démographiques, religieux, fanatiques  etc … le décor est posé et il n'est pas optimiste mais totalement réaliste et à peine visionnaire. Tout cela crève tellement les yeux que cela n'effraye même plus et c'est cela qui est effrayant en fait !

Nous voici donc dans le vif du sujet, un ancien pilote d'essais redevenu agriculteur par la force de choses, se voit projeté au devant d'une mission spatiale destinée à sauver l'humanité. Il décrypte un message zarbi dans la bibliothèque de sa fille et l'interprète grâce à la gravité !? … L'on n'en saura pas plus pour le moment mais désolé c'est tout ce que l'on nous sert en ce début de film qui fait tout de même presque trois heures. Cooper s'en va donc avec une secrète mission de la Nasa qui propose un plan A et un plan B. Le premier consiste à découvrir un nouveau monde habitable à conquérir, le second de la dernière chance, consiste à larguer au hasard des semences qui permettront hypothétiquement à l'espèce humaine de renaitre en un ailleurs hasardeux. Oui, l'heure est grave et on n'est pas là pour rigoler !

L'avis négatif du nul :

Sérieusement, j'ai beaucoup aimé ce film, mais force est de constater que Nolan a encore usé de son égocentrisme pour nous fourguer un truc indigérable de prime abord. On commence sur la note négative du tout est foutu sur notre terre de merde ce qui laisse le champ libre à une tonne d'élucubrations scientifiques de haut niveau et pas toujours vérifiées. Nolan invite Einstein et sa théorie de la relativité, Newton et la loi de la gravité. Cela ne suffisant pas, il nous assomme avec les trous de ver, les trous noirs et les continuums espace temps, appuyé par des théories inspirées des dernières nouvelles des magasines spécialisés sur la physique quantique, histoire de faire dans le vent … Je ne suis pas un spécialiste de mesures quadridimensionnelles, mais le fait est que le sujet m'intéresse et même me passionne. Hélas et comme pour la plupart des communs des mortels, certains concepts scientifiques et mathématiques, ne sont pas à ma portée. Bref, ce n'est pas la question et il est toujours de bon aloi d'essayer de voir plus loin que le bout de son nez, c'est comme cela que l'on progresse. Là où je me questionne, c'est sur la migraine mono-vectorielle qu'ont du se taper les spectateurs à la sortie des salles après plus de 2 heures 48'' sans pause pipi ! Nolan nargue ouvertement Kubrick et 2001 odyssée de l'espace dans son film, ne serait ce que par le piqué vieillot et volontaire de l'image. Kubrick posait de vraies questions, Nolan offre de vraies réponses ! Merci Christopher lol ! L'ordinateur central de 2001 foutait la pétoche, celui de Nolan m'a fait rire, pas vraiment R2D2, pas Chappie non plus … Un ratage notoire pour moi, mais bon ! La musique est une fois de plus de Hans Zimmer et le seul souvenir que j'en ai, contrairement à celle de 2001, c'est que ça faisait beaucoup de bruit … Pour conclure cette note négative, le film est trop long, trop compliqué pour y glaner et surtout retenir, les nombreux clins d'œil et allusions diverses que le réalisateur y a savamment dissimulé …

L'avis positif du nul :

Si l'on fait abstraction du côté négatif précité, Interstellar est un excellent film. Le casting est très bon avec une mention spéciale pour Anne Hathaway qui est  simplement merveilleuse. Matthew McConaughey est excellent et même si personne ne le connaît ou trop peu, c'est une géniale alternative à George Clooney que l'on préférera dans Gravity qui est moins intello dans le genre mais dont le message chronologiquement plus tardif, n'est pas moins percutant que celui d'Interstellar. Les divers paysages sur les planètes visitées sont somptueux et l'on se demande à quel endroit de notre beau caillou vert ces scènes ont été tournées. Je me répète, mais je n'aime pas le cinoche de Christopher Nolan, cela dit, je dois avouer qu'Interstellar est assez bluffant dans son genre ! Le parti pris négatif du début offre un sujet de choix et il est ici bien traité. Lorsque tout sera terminé, lorsque l'homme aura brulé ses dernières cartouches, que lui restera t il ? Son amour propre, l'amour, … même suggéré ou insufflé par d'hypothétiques scientifiques, réfugiés dans un au-delà qui est du même coup ici égal à ‘futur' et auquel même les plus croyants ne croient plus aujourd'hui. C. Nolan nous offre une jolie fable sur une alternative au jugement dernier et il est vrai que c'est un film ambitieux. Dommage qu'au final, la morale et les déductions ne pissent pas plus loin qu'un « Autant en emporte le vent » de Victor Fleming ou qu'un Wall-E d'Andrew Stanton de chez Pixar et l'on a envie de dire « tout ça pour ça ! ». L'amour plus puissant et plus matériel que la matière, au-delà du réel et de ce que l'on peut toucher pour de vrai … Bravo Mr Nolan, vous avez frappé fort au niveau du choix du sujet et vous l'avez traité avec une main de maitre. Même si tout cela me parait immensément prétentieux, c'est finalement, au-delà du délire pseudo scientifique qui vous sert de prétexte, un très beau film de près de trois heures qu'il faut simplement voir comme tel.

Bref, Interstellar est un film à forte résonnance scientifique, qui malgré ses aspects rébarbatifs, est finalement un très beau divertissement, n'en déplaise à son réalisateur !

Matthew McConaughey est Cooper

Anne Hathaway est Brand

Michael Caine est Professeur Brand

John Lithgow est Donald

Jessica Chastain est Murphy

Casey Affleck est Tom

Mackenzie Foy est Murphy jeune

Wes Bentley est Doyle

Le DVD est tout à fait honorable pour prendre connaissance du film. D'ailleurs, après presque trois heures de film, qui serait prêt à visionner quatre heures de bonus ? Si vous êtes friands de bonus et fan du film, préférez le Blu ray qui n'apportera probablement pas beaucoup plus au niveau de l'image et du son (Nolan a semble t il volontairement ‘vieillit' la pellicule, si je puis dire, pour rendre l'image de 2001 de Stanley Kubrick de 1968) mais qui semble être généreux en bonus pour moins de 14 € à la Fnac. Il existe d'autres éditions combo blu ray DVD et copie digitale en coffrets métal, pour les puristes. Faites votre choix ! Perso, au-delà des modes et de la branchitude Nolanienne, le DVD simple reste ze alternative si l'on souhaite simplement profiter du film en se passant de tout le tremblement franchement superficiel qui tourne autour, mais ce n'est que mon avis. Si vous voulez changer le sort de la planète, changez plutôt vos vieilles habitudes quotidiennes de consommation. Cela ne coute rien, ne rapporte rien à personne, mais rangera peut être ce film finalement terriblement pessimiste et réaliste, du moins pour son contexte, au rang de définitive fiction. Cela dit, le temps presse !...