Par la fenêtre
Logirreell S. Heimr
Par la fenêtre de mon coeur
On voit un chemin fissuré
Qui s'étend à volonté
Libre sur une mer de pleurs
Partout mes cris refoulés
Enfermés dans ce décor
S'entassent jusqu'à ma mort
Sur le parterre goudronné
Du chemin bordé de peines,
De tristesses, de colères passées
Qui – par mon âme !– restent enchaînées
Hurlant sans bruit leurs paroles vaines
Au loin on aperçoit les bonheurs
Qui ont remplis mes horizons
Mais mon ciel vide les corrompt
Étalant partout les malheurs
Ce paysage qu'il y a là
Reste toujours trop uniforme
Tous ceux qui le voient l'abandonnent
Sans regrets et c'est pourquoi
Cette fenêtre qu'il y a en moi
Est fermée et ne s'ouvre pas
Par la fenêtre de mon âme
On aperçoit des coquelicots
Comme ils sont doux, comme ils sont beaux,
Eux qui ravissent les yeux des dames
Mais attention méfiez vous
N'osez pas vous en approcher
Car ceux-ci sont empoisonnés
Vous regretterez à tous les coups
Bien sur ils ne sont pas mortels
Ce serait bien trop aimable
Mais la torture est favorable
À prévenir la clientèle
Pour autant la vue reste telle
Que votre souffle en serait coupé
Dans les airs volent des hirondelles
Au sol dansent elfes, faunes et fées
Des arbre centenaires se dressent
Autours de cette communauté
Comme s'ils voulaient la protéger
Des dangers, comme une forteresse
Tout ce beau monde est enchanteur
Il vous fait rêver au bonheur
Mais méfiez vous cher lecteur
Tous ceux qui y croient , ils y meurent
Car la vie est comme un torrent
Elle coule elle ne s'arête jamais
Et chaque être est insignifiant
Dans ses yeux rien ne transparaît
Par la fenêtre de mes yeux
On observe le monde alentour
On pleure, on vit au jour le jour
On se fatigue du ciel bleu
On s'enferme dans des maisons,
Dans des familles, dans des dictons
Dans des sociétés délabrés
Qui ont peur de la vérité
En fait elles sont manipulées
Par les esprits qui font la loi
Ils vivent pour l'argent pas pour eux
Pour se donner bonne conscience
Ils se mentent en toute décence
Histoire d'oublier juste un peu
Le vide, le chemin délabré
Les peines, les colères refoulées
Toutes ces tristesses enchaînées
Ces cris qu'ils n'ont pas pu hurler
Ce ciel couleur de regret
Cette mer de pleurs décolorée
Ces milles fantaisies étouffées
Tous les malheurs d'une âme damnée
Et par la fenêtre du monde
On peut voir tous les cœurs qui tombent