Paradise

La grêle s'acharne sur mon toit... Il va encore être impossible de s'endormir... Pas grave!  En plus, une de mes portes grince, j'ai beau essayer de la refermer de toutes les manières: elle finit toujours par s'ouvrir... Comme si un fantôme de la nuit rentrait et sortait de la pièce.
J'aime à penser que les endroits ont une mémoire. Pourquoi pas après tout? Peut-être que les murs d'une maison renferment en eux les émotions trépassées des divers occupants passés en ces lieux? Peut-être que ces murs gardent en eux une meilleure photographie de l'intime que nous, modestes scribouillards, pourrions faire? Peut-être...
Je divague ce soir, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'aime écrire en écoutant "A Love Supreme" de John Coltrane, je me bois un décaféiné et je m'envole vers d'autres sphères, souriant. Ce qui me change, je suis assez timide en société... Ce qui suit est assez difficile à décrire. Toujours est-il que cette musique endiablée me rapproche de ce que l'on peut appeler un paradis. C'est comme un sort que l'on me lance. Ça se rapproche de la transe.
Puis, je reviens sur cette bonne vieille planète, l'esprit apaisé. Et amoureux de la vie...  Puis je me passe un disque de Grover Washington Jr, encore du jazz (décidément!), et là, ce sont encore d'autres sensations qui viennent emplir mon petit cerveau. L'un des morceaux s'appelle à juste titre "Paradise". De plus, il me rappelle de forts aimables souvenirs...
Ah si mes murs pouvaient parler, peut-être me diraient-ils que l'antichambre de la voûte céleste est justement dans ma si petite chambre... Qui sait?
Je suis curieux de le savoir... Si j'obtiens un jour une réponse. N'ayant pas encore parlé aux murs malgré ma folie plus que galopante... Je m'en vais rêver un peu après toutes ces aventures, peut-être y croiserai-je quelqu'un au sourire timide comme le mien qui saura m'apporter un peu de sa folie. Il se trouve que l'on n'en a jamais assez.