Parce que moi non plus

lune-noire

Tout paraissait comme dans un monde irréel. Je rêvais de toi, de notre "nous" éternel.  Puis je me suis raccrochée à ces beaux petits mots, ces bras tendus qui me rattrapaient dans mes chutes. Puis j'ai été lassée, et je me suis éloignée.

Et toi t'es revenu à la charge, n'en ayant pas eu assez. Comme si d'un coup de vent, tu voulais créer une tempête. Et t'as tout emporté sur ton passage. Mes mains agrippées à ce monde si loin du tien, tu les as décollées.

Tu m'as regardé comme si j'étais la fille la plus belle du monde, tu m'as complimenté comme si je valais tout l'or du monde, avant de me plonger dans un rêve éveillé où nulle part je ne pouvais aller.

Quand j'ai sorti la tête de l'eau, tu m'as juré que tu m'avais sauvé. De mon propre poison, ou de tes vérités. J'étais sans souffle ou avec un souffle coupé, c'était ton visage que je voulais, ton corps que je demandais.

Et tu m'as soulevée d'un geste doux, comme si j'étais la plume libre qui vole sans jamais se poser. J'avais la sensation d'être éternelle à tes yeux, d'être la seule et unique qui te faisait chavirer.

Puis tu m'as rappelé que l'espoir n'était plus. Qu'entre nous tout était question de réalité. Tu as brisé ce rêve, pour enfin m'embrasser. Ou plutôt m'embraser chaque parcelle de mon moi.

On a terminé par s'écrire des mots déchirants sur des vulgaires morceaux de papier. Tu m'as appelé Merveille, je t'ai appelé Toujours. On a fusé nos lèvres qui refusaient de se brûler ensemble. On a collé nos corps qui n'attendaient que ça.

Et tu m'as juré que personne dans ta vie n'avait réussi à te donner autant le sourire. Et j'ai juré que j'avais eu mal pour une cause valable. Puis t'as éteint la lumière qui réchauffait nos cœurs, en restant silencieux encore, pendant des heures.

Et moi j'ai attendu pensant que c'était la solution. J'ai attendu, et puis j'ai couru un peu. J'ai voulu braver cet écart qu'on avait, j'ai voulu qu'on fusionne, pas seulement d'un baiser.

Tu m'as dit que je n'avais pas à faire ça, parce que c'était inimaginable qu'un jour on soit sur le même chemin. Puis je me suis retournée jusqu'à t'en tourner le dos. Une larme a coulé, Dieu qu'elle était salée.

J'ai ouvert les yeux. Je me suis assise au bord de ce lit vide, froid et calme. Et puis sur un papier je me suis mise à écrire "Vous n'avez rien compris? Parce que moi non plus."


  • Waw, de la puissance, de la beauté, et de la musique en poésie... Au top!

    · Il y a presque 10 ans ·
    Cat

    dreamcatcher

    • Ah ça fait trop plaisir, je te remercie :p J'ai écrit ça sans savoir où j'allais, & j'avoue je suis contente du résultat :D

      · Il y a presque 10 ans ·
      Largea

      lune-noire

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