Paris.

briseis

Paris, ma douce Paris
Cité Lumière qui abrite en son sein
Les amours de la vie.
Quelque part dans ses rues,
Se promènent les passants.
Et aucun ne se doute
Qu'au carrefour suivant
La mort leur tend les bras.
Ses bras longs et froids
Corrompus par la haine, le vice et la bêtise.
Elle ne les étreint pas,
Elle les étrangle.

Paris, ma douce Paris
Capitale chérie,
Mondialement admirée,
A vu hier les balles, les larmes et le sang.
Paris hier a pleuré ses enfants
Tombés sur les pavés, martyrs des talibans.
Paris hier écoutait la musique, les rires,
Paris hier s'amusait, profitait de la vie
Lorsqu'une autre symphonie
Écorcha ses oreilles.
Le grondement des bombes remplaça peu à peu
La musique et les rires, et éteignit la vie.

Nous sommes debout, derrière,
Nos bougies allumées
A nous souvenir des morts
De nos pairs sacrifiés
Pour un combat qu'ils n'auraient pas dû mener.
Sans armes, sans défense
Sans préavis, ils ont été tués.
Et nous autres, impuissants
Face à la douleur des proches
Après l'hécatombe,
Nous prions pour leurs âmes
Et pour des jours meilleurs.

Année de tous les maux, 2015
Qui aura vu du sang tâcher son berceau
Et à son crépuscule, c'est 129 des nôtres
Que nous enterrons, encore.
Combien d'autres tragédies
Devrons-nous supporter
Avant de voir au loin le fléau d'éloigner ?
Combien d'hommes et de femmes
Devrons-nous veiller, combien de mots tairons-nous
Durant ces minutes de silence
Destinées à nous faire ravaler
Nos rages, nos rancœur et tristesse ?

Et de l'autre côté, sur un autre point du globe
Les mêmes atrocités sont perpétrées
De jour en jour
Et causent tant de chagrins
Et si peu d'attention.
La France reste forte,
C'est vrai. Mais qui sera fort, pour eux ?
Quand le monde s'illumine en hommage aux victimes
A Paris, à la France,
Qui se penche sur les guerres en Syrie, en Irak ?
Qui pleure ces anonymes vaincus par le hasard,
D'être nés au mauvais endroit, au mauvais moment ?

Il y a des ces images, de ces sons,
Qu'on préfère occulter, effacer, oublier
Ranger dans un placard pour qu'ils n'existent plus.
Comme le tapage des rafales
Tirées, sur ces corps affolés,
Ces êtres qui paniquent,
Terrorisés, désespérés, dépassés.
Ces rafales couchent les corps,
Violemment les abattent sur le sol dur et glacé.
Ces corps vides, aux paupières closes à tout jamais
Sans avoir vu le visage, des tireurs fanatiques
Qu'ils fuyaient en courant.

  • oh waoh dur puissant évocateur visuel ouille ça fait mal, bravo courageux moi j'trouve pas encore la force d'écrire sur ça...

    · Il y a environ 9 ans ·
    P 20140419 154141 1 smalllll2

    Christophe Paris

    • Moi, j'en ai eu besoin. Je ne trouvais pas vraiment les mots pour en parler, pour décrire ce que je ressentais. La vérité est là : je ne ressens rien, je subis comme tout le monde. Ca m'a fait du bien, c'est l'hommage que je rends. C'est ainsi que je m'en souviendrais toute ma vie, je pense.

      · Il y a environ 9 ans ·
       .(15)

      briseis

    • Tu as bien fait c certain, moi je fige encore....

      · Il y a presque 9 ans ·
      P 20140419 154141 1 smalllll2

      Christophe Paris

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