Pas de blanc-seing
Susanne Derève
Enfants
savez-vous que mon père
fut un jour étranger
en son propre pays
traqué banni
dormant l'été à la lisière des blés
l'hiver chez ceux d'un soir qui lui ouvraient
la porte au risque de leur vie
Que je fus moi-même étrangère
ignorant les usages et les mots
d'une terre lointaine
les mains qui se tendaient
étaient des mains amies
Cette terre devint ma seconde patrie
je n'en vénérais pas moins la mienne
Enfants
on est toujours l'étranger de quelqu'un
Il faut s'aimer soi-même
assez pour retrouver un peu de l'autre en nous
et vouloir le sauver
Vous qui portez dans vos bras innocents
les rêves de demain
- ceux qui firent naufrage en nos mains -
N'offrez pas de blanc-seing à la haine
Peinture : Jean-Michel Basquiat - L'agonie du pied
Un texte très fort. Bravo !
· Il y a 6 mois ·Louve
Merci Martine , et mes amitiés !
· Il y a 6 mois ·Susanne Derève
Bien et joliment dit. Et vivent l'amour et la tolérance !
· Il y a 6 mois ·Marie Barré
que vos mots les portent loin ! merci de votre lecture
· Il y a 6 mois ·Susanne Derève