Passé retrouvé.

disarmonia

Silence chaud et dévastateur, draps me recouvrant des pieds au cou, seule ma tête en sortait. J'étais ainsi, allongée en explorant le plafond. Mes sentiments détruits, je ne cessais de mépriser le monde. Au diable les ignares et insouciants ; crevez à un seul de mes regards hautains. Interrompant mes sombres pensées, quelqu'un frappait à la porte. Je me rendais à celle-ci en traversant mon appartement et l'ouvrit sans grande conviction. Mes membres se glaçaient, impossible de bouger. Il était là, revenu. J'aurais voulu refermer la porte pour reprendre mon souffle mais l'homme entra sans demander et explora la pièce dans laquelle il s'était immiscé. Je n'avais qu'une seule chose en tête, lui cracher tous mes déboires, tout.

 " Pourquoi es-tu venu ? Pour voir comment j'allais ? Bah voilà, t'as vu, tu peux désormais t'en aller. Je ne pourrais certainement jamais te pardonner, tu m'as fait bien trop de mal. Puis c'est finit depuis tellement de temps ; tu as changé, et moi aussi. Tu sais que tu as été l'élément déclencheur, c'est à cause de toi qu'on m'a détruit. J'ai tout ramassé sur la gueule après. Après que tu sois partit. Alors maintenant va-t-en, tu ne te rends pas compte à quel point tu ravives la douleur en étant ici. Je t'avais tout donné : fierté et confiance, j'avais fait nombre de sacrifices pour toi, je m'adaptais à tout parce que je savais que ce n'était pas de ta faute. Mais tu es quand même partit, alors ne fais pas l'ange voulant m'aider et dégage, laisse-moi dans ma merde. "

Sans avoir prononcé aucun de ces mots, un regard prolongé sur moi de sa part a suffit pour comprendre ce que je désirais lui cracher. Sans attendre un seul mot de lui, je fus surprise :

" Je n'ai pas été à la hauteur. J'aurais du rester et te faire encore plus de mal que je t'en ais fait ? Je suis partit pour ton bien, pour que tu ne souffres pas autant que lorsque c'est arrivé. Aujourd'hui je suis là, j'avais pensé que tu irais mieux, visiblement non. Mais je ne vais pas m'en aller de sitôt désormais, tu t'en mets le doigt dans l'oeil. "

Alors il approcha d'un pas ; il avait changé. Il était devenu un homme que je ne lui reconnaissais pas. Il n'était plus là. Il m'attira à lui me collant de tout mon long contre son corps. Je me laissais faire, j'étais faible ; faible lorsqu'il s'agissait de lui. Reprenant mon assurance, je m'écartai de lui et m'en alla dans ma chambre et me recroquevillai sous les draps. Il fit de même et c'était repartit pour un temps de bonheur, au creux de mon vide incessant.

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