Patchwork

aile68

J'avais tout un sac de tissus, du mauve, de l'écossais, des dentelles aussi. J'ai cousu tout l'après-midi, me suis fait un sac à bouteille, un foulard, une étole. J'avais besoin de décompresser, me changer les idées, ce que j'ai fait avec le ronronnement de la machine à coudre. Trois heures à mastiquer du chewing-gum, à boire du thé entre deux pensées, deux soucis, deux trahisons, deux déceptions. On ne m'y reprendra plus. Quoi de plus humiliant que de se sentir le dindon de la farce. Je n'en parlerai pas ici, trop c'est trop. Deux ans que ça durait cette affaire! Et moi qui n'ai rien vu, que je suis tarte! Moi et ma gentillesse, ma compréhension, ma bienveillance. Que je peux être co...! Je ne veux plus les revoir, d'ailleurs il n'y a plus aucune raison que je les revois. Je vais me mettre au vert, au bleu, partir, loin ou près, là où je ne pourrai les rencontrer. Je n'ai jamais eu l'esprit aussi clair, aussi vif que maintenant. La couture est un bon remède contre les importuns, couper le lien avec eux, me retrouver seule moi, ma tranquillité, ma machine à coudre et mes tissus. La trame d'une vie peut se résumer à un patchwork, mille morceaux de tissus réunis entre eux pendant que je les vois partir ensemble comme du fil qui se découd et que l'on coupe pour faire quelque chose de propre.

  • J'aime beaucoup ce texte. De manière générale, j'aime bien ce que tu écris

    · Il y a presque 7 ans ·
    49967 4832e34b8ef74d58bc32

    bartleby

    • Merci bartlby,ça fait chaud au coeur de bon matin. Bonne journée!

      · Il y a presque 7 ans ·
      Coucou plage 300

      aile68

Signaler ce texte