Pathétique humanité
yaourtvert
Je suis pitoyable. Je suis pathétique. Oui, dans mon infinie humanité je recherche toujours ce qui va finir par me tuer. L'amour. Sombre connerie qui nous mène à la chute. Pantins de nos irrésistibles désirs. Et pourtant, même si je sais que c'est perdu d'avance, je continue à espérer. Je me vide, au fur et à mesure, de mon flux humain. Plus ma vie avance, plus je deviens végétal. Non, pas belle plante. Mes veines deviennent racines, mes membres branches, et mes mains tremblent telles des feuilles. Je me change en cet arbre que personne ne veut arroser, dont tous les papillons ont peur. Aucun cocon, ne veut séjourner en mon écorce. Ma sève se fait de plus en plus froide, et peu à peu, je m'éteins.
C'est l'hiver. Constamment. Le réchauffement climatique ne change rien à mon être. Au contraire, il le rend de plus en plus glacé. Mon cœur iceberg coule tous les navires qui s'en approchent. Titanics humains. Alors, plus aucun bateau ne souhaite naviguer en ces eaux.
Et quand il n'est pas gelé, c'est qu'il brûle. Car avec tout l'alcool que j'ingurgite, il peut vite se transformer en cocktail Molotov. Et là, le feu et la glace se battent. Et je souffre. J'ai mal de tout mon être. Vraiment. J'ai tellement mal que je ne peux plus rien faire. Ni écrire, ni manger, ni boire. Je ne peux que me lover dans mes draps froids, et attendre que la fièvre passe. Je suis trop complexe pour être heureuse. Trop réfléchie, pour accéder un jour à ce qu'on appelle le bonheur. Et je pense sincèrement que le bonheur ne serait pas bon pour moi. Pitoyable jeune adulte.
Je me lamente. C'est lassant, autant pour vous que pour moi. Alors je l'écris, c'est moins chiant pour les gens qui m'entourent. " Oui, je vais bien. Oui, je suis heureuse. Oui, oui, oui. " Je suis lasse de devoir toujours être forte parce que les gens qui m'entourent ne le sont pas. Alors, je dois l'être deux fois plus. Et je dois le gérer. Impassible. Je me cache. Derrière un sourire, une blague, un coup de nerf. Mais, la vérité c'est que je ne suis rien de tout ça. Je suis ce masque que les gens ne savent pas enlever. Je suis le théâtre et l'art. Je suis les lettres, les mots qui savent mentir. La vérité se cache entre les lignes. Et vous l'avez devant les yeux. Vous vous délectez de mon âme et de mes larmes. Et le pire, c'est que j'en suis ravie.
Wahou ! Quel joli compliment ! Merci beaucoup, j'en suis vraiment touchée.
· Il y a presque 10 ans ·yaourtvert
La glace et le feu, en alternance ou même ensemble, mais tout sauf tiède! Ajoutez un peu du spleen qu'apporte la lucidité. Et voilà!... Votre texte me fait penser à ce mot de Victor Hugo: "La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste". J'aime beaucoup.
· Il y a presque 10 ans ·Frédéric Clément