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fionavanessa

Détail d'un tableau de Fra Angelico, l'Annonciation de Cortone.

 

Vide tentaculaire

Faire le vide sans se noyer

Rester en marge des zones évidées

En filigrane des pleins saturés

Au jour des déliés

Par mon soleil noir éclipsée

Par la pesanteur des jours évincée

Je cherchais cette insoutenable légèreté

Qu'importe

Je sais que c'est toi

Cette présence cachée dans mes pensées

Cet effluve gémellaire agite l'air

Je ne lutte pas

Je sais que c'est toi

Qui fis germer mon sourire en coin

Mon sourire déconfit

Suis trop occupée

A respirer l'air sans les pesticides

Qui parsèment ces vallées empoisonnées,

Sais-tu que c'est moi

Suis mobilisée

A ne plus ravaler mes larmes,

Pour qu'y pointe un jour la joie au travers

Je ne suis rien que moi 

Et ce n'est pas moins

Que rien

Sais-tu que c'est moi

Ce petit rien sans toi

Je suis ce petit moi sans rien autour

Ce détour autour du cap

Cet accident de parcours

Pas de fioritures 

Pas de broderie anglaise

Ni de parties de campagne

Je suis partie tout court

en pleine intervention

A coeur ouvert

Je tiens à un fil

De soi


Je suis là où le bât blesse 

La frimousse à l'envers

Je cherche l'endroit

où le chat cherche ses pattes pour rebondir

C'est ainsi que tu m'as voulue

Et je me suis rendue

En exil

Au bord du bord de toi

Dans le flux du reflux

J'ai rendu mes bagages

Et soufflé

Et fait halte au douzième coup

Demi-nuit

A demi démise

C'est partie remise

J'attends le jour et la rosée

Pour voir la fleur nouvelle cachée par l'obscurité

Pour apprendre le parfum et la couleur

Après le désert glacé et la cécité.

Je ne sais faire que ça

chercher les quatre vérités

aux quatre vents

et oublier mon véhicule dans le vestibule

Où il pleut où il grêle 

A tire d'elles

Sans son soleil

Elle? ou moi? elle se rend

Elle se rend là-bas

A l'ombre de soi

Où elle prend le frais

Décapotée

A l'ombre de soi

Sans toit.

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