Pellibulle
Clara Ottaviano
J'avais recueilli au creux de mes yeux
Ces premières visions que ton être m'offrait
Et sans cesse me les repassait,
Comme un film abîmé, filtré de bleu ....
La pellicule qui s'usait dilatait mes pupilles,
Et se gondolait de l'eau de mes nappes
Sous mes strates mentales de varappe
Tandis qu'elle coulait, en liquides billes.
S'enfuyant sur le galbe de mes joues
Elles partaient voir d'autres scènes,
Et sans retour possible, sans peine,
S'épanchaient sur mon corps minable, à défaut du tien, si doux.
Trop sensibles aux couleurs du monde,
Claustrophobes autochtones de ma personne,
Elles auraient bien rejoint bien les ondes
Si la peur ne les évaporait à la vue du malheur qu'elles donnent.
La lanterne nostalgique tourne encore,
Projetant des souvenirs fades
Sur mes globes secs alors,
D'avoir détruit mes jérémiades.
Le film nostalgique des souvenirs....
· Il y a plus de 7 ans ·anne-onyme