Peony

marla

Pour Prisci.

Du bourgeon naissant à l'éclosion, tu surveillais la pivoine. Tu avais cette patience de mère qui attend un bébé et chaque jour tu abreuvais d'eau et d'amour cette plante. Tu te levais chaque matin dans le but de t'occuper de ce présent qu'on t'avait fait.

Un jour une fleur a poussé. Une jolie fleur rose, encore petite mais qui semblait être la promesse d'un magnifique arbuste. Tu t'es précipitée vers cette fleur. Tu as couru de ton lit jusqu'à ta grande fenêtre de papier pour voir cette petite merveille.

Mais dans ta précipitation ta longue manche de soie immaculé a renversé le pot. Tu croyais aux mauvais présages et, au lieu de te sentir frustrée ou en colère, tu as prit un air très inquiet en posant ta main sur ton ventre. Tu tremblais quand tu as cueilli la petite fleur mourante.

Tu avais chaud, de plus en plus chaud. Tu pressais douloureusement ta main sur ton ventre comme si tu voulais garder une chose encore plus précieuse. C'est là que j'ai appris que ces fleurs t'avaient été offertes par celui que tu aimait. Un général. Il t'avait dit de prendre soin de ses fleurs en attendant son retour du front. Elles étaient importantes pour toi mais il t'avait laisser autre chose. Tu savais que cette chose était beaucoup plus important que la petite fleur rose dans ta main.

Puis une odeur de sang. Tu t'affola et lâcha la fleur. Tu hurla de douleur en t'agrippant désespérément  à un pilier de ton lit. On couru vers ta chambre mais c'était trop tard pour ton trésor. Tu as tout perdu ce matin là.

Ton bébé et tes pivoines.



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