Per(e)te

yaourtvert

Trois mois aujourd'hui. Trois mois que je suis tiraillée entre l'extrême joie et l'effroyable tristesse. Trois mois que je me promets de devenir quelqu'un, pour lui.

Il y a un trimestre, je n'étais encore qu'une gamine irresponsable, là, je suis une gamine, certes, mais une gamine sans repère avec des tonnes de responsabilités sur le dos.

Tu m'as forgée à ça : être seule maitresse de mon destin. Décider, toujours, et foncer. Alors laisse-moi te dire tout ça, car je n'ai pas eu le temps de le faire avant.


Papa, tu me manques. Putain, si tu savais, Bowie y est passé juste après ! Je sais que tu ne nous as pas abandonnés, et je sais que ça a du te faire plus de mal de nous laisser que nous de te voir partir. Le temps passe vite et je n'ai toujours pas réalisé que je ne te verrai plus. Bien que je n'ai jamais entendu un seul compliment à mon égard sortir de ta bouche, tu as été un père génial. Génial, car tu nous as donné toutes les armes dont on avait besoin : l'humour, la culture, et la tolérance. Je savais depuis le début que tu ne serais pas là pour Noël, je m'en veux de l'avoir senti, j'espère ne pas t'avoir porté la poisse. Aujourd'hui, je voudrais te raconter tout ce qu'il se passe dans ma vie, et j'ai souvent encore, la tentation de t'appeler. Il ne me manque que toi pour être comblée.

Je t'aime.


Aujourd'hui papa est mort, ou peut être hier, je ne sais pas, je ne sais plus. Car aujourd'hui est une éternité.


Signaler ce texte