Perdue dans un flot de pensées
sitah
Non je me souviens, je marchais là comme une âme errante, à travers la beauté d'un décor sans défaut. C'était presque divin, cette forêt aux couleurs du printemps. La nuit était déjà bien avancée, et c'est con à dire mais j'y vois plus clair quand le soleil s'évanouit. Tout se déchire la nuit, et cette nuit là, c'est tous mes repères qui se sont étranglés. Je ne pensais pourtant pas à avoir beaucoup à apprendre de moi, mais je me trompais.
Dans les méandres de la forêt, qui dans son manteau nocturne, semblait prête à garder tous les secrets, je me suis abandonnée à de multiples réflexions. Pourquoi j'avais des obsessions aussi hurluberlues, pourquoi j'avais tant besoin de reconnaissance, pourquoi je me sentais toujours obligée de compatir au malheur des autres, mais surtout pourquoi, aussi paradoxalement que l'ensemble de mes pensées, je pouvais me montrer aussi froide et insensible ?
Suis-je en réalité une espèce de monstre spirituel, une énigme aussi scientifique que philosophique ? Les autres voient-ils seulement dans quel chaos j'évolue ? Dans cet amas gazeux, gorgé de poussière explosive prête à détonner à la moindre étincelle. Dans cet enchevêtrement de chemins, il est souvent difficile de s'y retrouver, de savoir lequel est bon à suivre et lequel ne mène à rien. Peut être que chacun aboutit à une issue identique. Celle de tout faire capoter, et se serait plutôt une routine dans ma vie, de tout faire rater.
Mais tout autour semble si simple. Je me pose sûrement trop de questions, à toujours désirer voir les autres sourire, alors que je ne souris pas moi même. Peut être que la vie n'est en fait qu'une simple question de point de vue.
La vie, ce serait alors de regarder droit devant soi. De ne pas essayer de tout entasser comme s'il s'agissait d'un carton de déménagement déjà rempli, mais qu'on cherche quand même à blinder encore et encore. De les entreposer tout au fond de nous pour être capable de s'en resservir, ou de s'en débarrasser, d'avoir une espèce de vieille cave où jeter tous les mauvais souvenirs et de savoir s'en servir pour avancer.
En fait, je ne suis peut être pas un monstre. Peut être que je n'ai juste pas encore cerné le concept. Je suis peut être potentiellement comme cette forêt, les gens me trouvent belle dans ma complexité, mais ne comprennent pas que c'est justement elle qui me perdra un jour.
Je me souviens de ce soir là, le fil de mes pensées m'a proprement perdue. Pourtant je pensais pas, je pensais pas en arriver à la conclusion que j'étais pas une erreur de la nature. Le manteau de nuit que la forêt m'avait réservé commençait tout doucement à s'éclipser. Le vert devenait plus vert, et mes esprits plus clairs.
"La nuit porte conseil" Vous ne savez pas si bien dire.
Le calme, la sérénité de la nature aplanit bien des douleurs, des questionnements.
· Il y a presque 9 ans ·L'on a souvent deux personnalités qui se battent parfois en duel.
Louve
Oh que oui, et ces deux personnalités sont tout à fait paradoxales la plupart du temps... On veut ce qu'on ne veut pas c'est frustrant !
· Il y a presque 9 ans ·sitah
J'aime beaucoup ce style empreint de douceur. Ces tonnes de questions que l'on peut se poser sur nous-mêmes sont forcément bénéfiques. Rien de telle qu'une belle introspection en pleine nuit;-).
· Il y a presque 9 ans ·Mélanie Courtois
Oh, merci beaucoup
· Il y a presque 9 ans ·Parfois se poser des questions nous aide à nous recentrer ! Surtout la nuit !
sitah
C'est l'une des force de la nuit: On doit voir un peu plus les coeurs quand on voit un peu moins les choses.
· Il y a presque 9 ans ·Bienvenue.
Frédéric Clément
C'est bien vrai oui
· Il y a presque 9 ans ·Merci beaucoup
sitah