Père

Kevin Carlier

La colère m'a envahit quand tu es parti

Tu as décidé toi même la fin de ta vie

Pendu au bout de la corde raide, c'est fini...

Nous on reste ici, toi tu erres au paradis !

Toi qui avais fait d'une ruine un vrai palais

Rempli de bonheur, où nous, tes enfants criaient :

"On l'aime notre Papa, on l'aime et il le sait"

Je sais que tu m'entends, j'espère que t'écoutais

Pour te pardonner il me fallait comprendre

Que vivre sans toi j'allais devoir apprendre

Père, de toute éternité qu'en moi engendre

En aucun cas, je n'ai voulu te descendre...

Hier encore devoir souvent t'ouvrir mon coeur

Aujourd'hui je t'envie, tu étais le meilleur !

Demain je ferai face au poids de nos erreurs

Sans père, sans re-pères, autodidacte j'ai moins peur...

Ô Grâce à toi, je suis un homme divinisé

J'arrive enfin à me poser sur le papier...

Jusqu'à mes 18 ans c'est toi qui m'épaulais

Je t'écris "merci" avec ma plûme aiguisée

De tous nos rêves tu as fait des réalités

Tu nous a offert ce que gamin tu rêvais

Terre à terre tu ne nous as pas pourris gâtés...

Se fixer des buts dans la vie pour avancer

Ton sang coule en moi, mes maux sont un peu les tiens

L'encre coule de mon vécu, sur moi même je déteins

Souvent avec ton Zippo j'allume le mien...

J'préfére ça à l'alcool, t'inquiètes pas j'me souviens

Que le bonheur tient à peu de choses, j'me rappelle

Que la vie n'est pas facile, mais vraiment très belle

Qu'en on veut on peut, battre de nos propres ailes

Oh cette rime si belle, pour toi s'envole jusqu'au ciel...

Un jour je te retrouverai, nous partirons

Ensemble rien qu'à deux, et nous nous raconterons

Nos souvenirs, nos joies, nos rires, et nous courons

L'un après l'autre, si j't'attrape j'te lâche plus p'tit con !

Cette souffrance parfois trop lourde à vivre sans toi

Je l'extériorise sur la feuille, je joue de moi

Tu étais mon père, le meilleur ami qu'il soit

Quelle chance d'étre ton fils, toujours tu veilles sur moi...

Merci Papa ! Merci mille fois... Crois moi je pense

Avoir soigné en quelques lignes qui se font denses

Le poids de la douleur d'hier si intense...

Si tu savais comme je m'amuse, pour toi je danse

Poète à mes heures perdues je me pends aux mots

Comme toi à la corde il y a moi au stylo...

J'ai longtemps cru que la vie me faisait "des faux"

A force d'entendre et d'écouter tous ces ragots

Autodidacte pour sûr n'ayons pas peur des mots

Même si parfois ils tuent, ils se veulent rigolos

Si ça vole bàs, ils ne tombent pas de très haut

Bon faut qu'j'arrête, j'vais en perdre le ciboulot !

Help ! y'a ma raison qui me rattrape et me dit :

" A moi, tu ne fera pas honte alors écrit "

Ok ! j'vais m'y mettre l'amie, fini les conn'ries

Je prends droit le chemin qui mène vers l'infini !

J'écris, encore et encore des fois sans efforts

Vous reconnaissez, moi au moins j'avoue mes torts

N'allez surtout pas croire que je me sens plus fort

Ecrire c'est infliger la plus belle chose au corps...

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