Période d'annihilation

iamlarsen

Les soirées noires mériteraient parfois qu'on y voit plus clair, alors on se les raconte, à sa façon

j'ai cessé de bouger, mais je refuse de capituler
à coup de clic, de slap slidé de fric et d'herbe séchée
je me ramasse tranquillement dans mon ombre, la fenêtre entre ouverte car le prisonnier s'enclave mais se dit "ça va changer"

à la pénombre je réalise, qu'une journée achevée je vais recommencer, la même chose, au détail près, les mêmes gestes.
Cent pas dans une allée et puis une autre. Les rues sont étrangement éclairées, la lumière semble dorée, le sol boue et mon estomac râle car se sent vide, j'avance vite.
Je tapisse du regard une à une ces portes d'appartements appartenant à des mêmes gens que je ne croise pas, pourtant ils sont bien là
sans doute eux aussi préoccupés par un tas de choses absolument inintéressantes auquelles habituellement on ne pense pas, moi je me décide à les écrire
tout en marchant...
keepin walkin, j'me sens in
néo-culturaliste, jm'en ferais bien un métier, réinventer votre façon de penser pour quelques billets
J'entends un sax, il se charge de créer la bande sonore, il est propulsé à toute vitesse, longue ligne droite - vire et chavire, s'enfonce, drum ... is that love ?

ça y est ça devient vert, la lumière s'élance au travers des vitres
ça grouille de monde à droite, je continue mon avancée fulgurante, le mur tourne la tête
j'embarque une floppée de conneries sur mon passage et file

voilà qu'il cherche ses clefs, toujours.
je continue mon ascension, mais attention
rebelote et on y est.

Tout d'abord il te faudrait un sujet, un sujet étincelant, mirvoyant, débordant d'idées abjectes et dégoutantes.
Des idées qu'on annoterait d'appels, d'appel à quoi, d'appel qui?
D'appel à ceux, à ceux qui d'après qui, la vie serait un fruit, un fruit que l'on cueille ? Un fruit que l'on cuit.
Certains brûlent et je les suis. C'est même hypothètiquement pour cela que je suis ici...
Cet appel que l'on doit faire lorsqu'on se met à écrire, celui qui veut être suivis au plus vibrant de ce qu'il a à dire. C'est même pour cela qu'il appelle,
pour en trouver des choses à nuir, simplement histoire de dire.

Donc je m'éxécute à mettre des mots sur mes pensées, car elles me disent de le faire. C'est alors un peu comme si j'étais enlassé en elles et puis dépassé je me met à mimer mes propres effets.
Une phrase en suit une autre, et je respire car virgule; tel devrait être l'oeuvre d'une vie, faire acte puis respirer, voire admirer et pourquoi pas déguster

Pourtant je n'y parviens pas, incapacité totale, un désarroi permanant, une démesure exaspérante de la pensée. ça souffle, souffle, mais ne respire pas;
ça va très fort, ça va très haut, parfois s'illumine, puis s'obscurcit,  apparait ce voile qui hésitant au gré du vent s'en va et vient .on se comprends puis pas,
 et plus ou moins, difficilement.
"ON" c'est elle, on s'est retrouvé pel mel, boul et bil, tic et tac, cul et chemise. splash. DEBOUT et SEUL face à bande d'assiettes et autres couverts,
une demi douzaine pas plus, on se dit comme à cet instant où presque,
"stop!". Et puis s'en va s'en vient continuel, du pareil au même, pel mel, tic puis devient toc, tic et puis tac comme l'horloge,
 le noir puis le blanc au fil du temps...

face à mes lettres, à mes maux
Dans mon humble dérision je décide
qu'en mon être,
Tout ce qui circule aujourd'hui sans permission ni conviction
tout ce qui s'y passe sans mon autorité
tous mes choix et mes faits bafoués de toute responsabilités
ô oui je me dresse
l'appel du tapoti est trop fort.


Je n'ai pas de fil conducteur,
et pourtant des tracés j'en ai, je passe ma trace et puis m'efface, passe ma trace et puis hélas.
Des lanceurs de fleurs illuminées, bientôt effleurées dans mon mépris, esquissées et puis tant pis, elles volent d'un coin à l'autre sans jamais se rejoindre. Des fleurs rendues déchets formant un spectacle, une véritable illusion de beauté.

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