P comme...
lilly-marie
Depuis le début de mon séjour je n’ai pas encore dansé.
Voilà déjà un mois que, par une belle nuit ensoleillée de décembre, je débarquais sur le sol joliment pollué de Mexico city. Bruits, klaxons, chaleur, torpeur, fatigue, excitation, et cetera, m’accueillirent à mon arrivée. Moi qui viens d’une des plus petites capitales d’un des plus petits pays d’Europe, quel changement. Mais est-ce que ma Suisse natale fait-elle oui ou non partie de l’Europe ? Il y a un pas que tous ne veulent pas franchir. Mais ça, c’est un autre débat. Voilà déjà un mois, que ma jeune et jolie meilleure amie et moi sillonnions les terres desséchées mais pas moins enchanteresses de ce pays aux mille émotions.
Merida, première escale de notre périple. Eglise style renaissance, volcans environnants, architecture colorée, mais aussi bruit de femme en pleine orgasme durant la nuit. Les murs sont fins sous le soleil de Mexico.
Oh ! Mais quelle chaleur, je crois que je vais griller sur place. Non, je t’assure je ne pourrais pas faire un jour de plus dans ce pays. C’est les quarante-deux degré de Veracruz et son soleil de braise qui nous dire le bonjour un jeudi, somme toute ordinaire, de cette journée de janvier. Oui, tout était beau, une ville maritime et son port accommodé comme il se doit de ses beaux matelots tout de blanc vêtu. Je crois que j’ai un faible pour les hommes en uniforme. Nous fîmes dans cette petite bourgade de cinq cent cinquante-deux mille cent cinquante-six âmes notre première rencontre indigène. Un jeune couple de vendeur de bijoux, fait maison, nous racontera la vie des gens locaux. Quelques adresses, bijoux et téléphone échangés plus tard, nous voilà ivre d’un obscur alcool. Si, si, vous verrez, il est bon et pas fort, non, pas fort du tout. Qu’est-ce qu’on a ri.
Palenque, entouré d’arbres. C’est à cinq heures trente de l’après-midi que nous arrivâmes dans ce village bucolique, magnifique. Poules caquetant, enfants criant, jouant sur les routes pas encore tout à fait goudronnées, fleurs, senteurs, végétation foisonnante. Voici un petit tableau d’une de nos plus belles expériences mexicaines. Palenque, du haut de ces milliers d’ans, nous parla droit au cœur, au sens propre comme à celui figuré. Sens propre, par le clame, la paix que cet endroit dégageait. Sens figuré, car là, mon cœur a chaviré. Regarde ! C’est une fille ou un garçon ? Regarde ! Il a les cheveux longs. Maya. Je crois que c’est un descendant Maya, costumé, accoutré. Non ! Paré d’un habit traditionnel bigarré. Viens, suivons l’arc-en-ciel. Vendeur de bijoux fait maison, à croire qu’ils nous poursuivent ! Vendeur de bijoux fait maison, voilà sa profession. Timidité maladive, voilà la mienne. Je ne peux malheureusement pas vous faire miroiter de happy-end. Timidité maladie voilà la mienne. Sur cette place boisée, couchée sur un banc à écouter le son cristallin d’un marimba sorti de je ne sais quelle partie du ciel, je me mets à rêver, vivre ma vie éveillée. Moi, le vendeur de bijoux et nos deux enfants, notre différence de culture, mes difficultés à m’adapter aux mœurs locales, la langue, l’amour qui surmonte toutes les divergences. Tout ça en une chanson. Je ne sais pas si la timidité est un gage d’imagination. Pour ma part, c’est un oui sans hésitation.
Depuis le début de mon séjour je n’ai pas encore dansé, mais j’ai la brumeuse impression que j’ai aimée.