Petit.

Petit, saches d'abord que tu es mal parti.

Petit tu es, petit tu resteras.

Si déjà tu intègres cette pensée de base tu ne seras peut-être pas trop malheureux.

Tous les autres, ceux que tu croiseras, car il le faut bien, ne chercheront qu'à te faire du mal.

Tu les reconnaîtras peut-être, mais tu devras te méfier de ceux qui te feront croire le contraire.

Petit, la vie est un marécage, peuplé de monstres, tous ne ressemblent pas à des crocodiles, ce serait trop facile.

Ta mère et moi pouvons t'aider à faire la différence,  car on espère encore servir à quelque chose, même si tu as choisi de partir.

La liberté est comme l'ivresse, tu dois rester lucide car la jouissance peut tuer.

Si tu perds l'équilibre, pense à tes parents, pas si vieux certes, mais que le temps passe vite !

Petit, si à quelque moment tu n'es pas fier de toi, dis-toi que c'est un signe.

Jamais tu ne devras faillir, si tu fais ce que tu dois, même si c'est pas toujours ce que tu avais espéré, tu n'auras rien à craindre.

Méfies-toi des fourbes cependant, plus tu es irréprochable, plus tu es une cible facile.

Ne te confies pas à n'importe qui, et même si tu crois pouvoir faire confiance, ne baisse pas la garde.

Je suis un vieux grincheux et je serais tenté de dire de te méfier de tout et de tous.

Je ne suis pas un sage mais j'en connais les conséquences.

Petit, n'oublie pas que pour nous tu seras toujours grand, que tu tombes amoureux d'une bergère ou de quelque Princesse, promets de venir nous voir avec qui tu as choisi avant de sceller quoi que ce soit.

Il n'y a aucune présomption dans ce propos, ni licence.

Petit, tu as cette chance de pouvoir faire ce que tu veux de ta vie, ta mère et moi on est jaloux.

Chacun a eu sa chance.

Jamais tu ne nous entendras dire « ne nous déçois pas », on connaît trop la vie pour ça.

On ne peut que te conseiller de ne pas te décevoir toi-même.

Petit, on t'aime et on te souhaite le meilleur.