Petite fille de la nuit

Tandis que les arbres étendent leurs longs doigts macabres
Que la lune domine le ciel de son allure blafarde
Elle n'y voit que douces mains aimantes
Et le visage bienveillant d'un fidèle ami
Illuminant l'impénétrable obscurité
La nuit est son havre
Elle est douce et paisible
Au milieu de la cacophonie de la vie.

Il fait beau, il fait sombre
Il est tard pour les hommes
La journée commence
Pour la jeune fille de la nuit.

Les rues sont noires
Abandonnent au soir
Dans le silence merveilleux
Tout ces moments si précieux
Comme sa reine, la petite fille
Préfère ces moments où tout est noirceur
Elle veille, elle observe
La beauté cachée au profond de son cœur.

Il fait beau, il fait sombre
Il est tard pour les hommes
La journée commence
Pour la jeune fille de la nuit.

Les yeux fermés
Elle n'entends plus que le temps siffler
Son doux chant lancinant
Chef d'orchestre de cet astre scintillant
Soleil rebelle levé trop vite
Pour que le monde contemple et admire
Ses rayons aveuglants
Offerts aux yeux des hères inconscients.

Il fait beau, il fait sombre
Il est tard pour les hommes
La journée commence
Pour la jeune fille de la nuit.

Lorsque le soleil tourne et s'enfuit
Tout s'arrête et s'éteint
Mais l'esprit de la gamine s'éclaire
Et lui montre ce qui se camoufle dans la lumière allumée
Comme la lune, elle se cache
Pendant des périodes illusoires
Quand tous se croisent et s'entrechoquent
Oubliant tout ce qui importe.

Il fait beau, il fait sombre
Il est tard pour les hommes
La journée commence
Pour la jeune fille de la nuit.

Il y a des nuits opaline
Des nuits qui irradient les esprits
Doux trésor grisant
Qui se cache dans le silence
Des regards éloquents
Qui ne peuvent laisser indifférents
Il y a des senteurs, des parfums dans la mémoire des corps
Troublante passion de toute la beauté de la nuit.