Plaisir des yeux
mysteriousme
C'est certain, si elle ne l'avait pas revu, elle serait passée à autre chose.
Mais son coeur d'artichaut avait été charmé de l'avoir revu, qu'il soit réapparu fortuitement dans son champ de vision le temps d'un bal masqué. Savoir qu'il avait été présent en même temps qu'elle au même endroit l'avait mise en joie. Une joie simple. Pas un enthousiasme euphorique.
Et là... Elle avait envie d'exploser. De tout déballer.
"Self control, petite !" lui intimait sa conscience pleine de raison. Elle savait qu'elle devait restreindre ses ardeurs, comme appuyer sur une énorme pédale de frein pour ne pas divulguer l'ombre d'un début de quoi que ce soit.
Le silence est d'or, dit-on parfois. Mais depuis 4 ans, elle faisait l'effort de se museler. Pour le meilleur et pour le meilleur : elle commençait à comprendre l'intérêt de la démarche intimée par ses meilleures amies. Alors, ce n'était certainement pas le moment de craquer !
Du moins de craquer "extérieurement", car intérieurement, elle sentait que ça trépignait : "il est plutôt joli garçon !", lui sussurrait sont coeur.
"Oublie-le, tu as bien réussi à le faire jusqu'à ce que tu ne le recroises bêtement", s'agaçait sa raison.
"Il a l'air sympathique", lui répétait son coeur comme une vague qui revient bercer la plage de son écume étincelante.
"Ne te fais pas d'illusion, il doit avoir quelqu'un, et si ça se trouve, il est peut-être gay", lui sifflait sa raison.
"Parle-lui", lui suggérait son coeur.
"Reste à rêver au fond de ton lit, ça vaudra mieux", se tuait à lui expliquer sa raison.
"Invente-toi un monde à ses côtés", lui soumettait son coeur.
"Reste à ta place. Que vont encore penser les gens du bal ?", invoqua sa raison.
Que faire pour éviter que tout éclate au grand jour et de passer une fois de plus pour la niaise de service sans avenir sentimental, tout en limitant sa souffrance intérieure ?
Elle écrivait, tout simplement.
Laisse parler ton cœur plus souvent. Tu verras c'est très plaisant pour ceux pour qui tu comptes. Muche
· Il y a environ 4 ans ·muche