Poème des quatre saisons : Betty -Louisiane-Octobre 1830 - 10/11
Laurène J.Carol
Personne ne t'a dit ,
Betty ,
que la joie ,
c'est te parler .
Le Maitre nous a interdit ,
de parler .
Nous souffrons ,
de la solitude ,
du manque d'air ,
de la faim ,
du soleil ,
de la poussière .
Vois-tu Betty ,
comment le Maitre ,
me traite ?
Jour ,
nuit ,
sanglant ,
cruel ,
odieux .
Les chiens sont venus ,
hier ,
manger ,
mes pieds .
Les rats mangent ,
mon corps .
Il repose ,
dans la terre ,
celle de mon maitre .
Je pleure ,
le chant ,
des esclaves ,
du Sud .
Oh ! ma mère ,
soit bonne ;
prie pour moi ,
que Dieu me pardonne ,
ce que je fais .
J'ai tué ,
mon enfant ;
elle est libre .
Le maitre brule ,
son visage ,
fume ,
son corps ,
saigne .
Maudit ,
persécuteur !
Sois maudit ,
pour l'éternité .
A tous les esclaves de ce monde qui ont du donner leurs vies pour se libérer des fers , des chaines . Les démons ne sont pas venus les chercher ! Libres , frères et soeurs ; vous etes libres . Le chant des esclaves parvient à nos oreilles pour annoncer l'aube d'un jour nouveau .
Laurène Carol