Poème nocturne

Quand la nuit vient nous prendre

Aussi chère puisse-t-elle nous être

Enflammée par ses bras larmoyant

On ne puît y répondre par l'affirmatif

Sous la peine de subir ses foudres

Lorsque devant moi, j'observe

Tes pas qui s'enchaînent

A la lumière des vents

Les émeraudes fanées de dentelles

Mon cœur, tel un enfant,

S'élance à travers la prairie

Sauvages fleurs et hautes herbes

Piquant mes chevilles

Quand la nuit vient nous prendre

Que ton corps allongé simplement

Sur des coussins d'or entremêlés

Laisse l'esprit des grands bois

En notre lit vagabondant

Par monts et par vaux

A nos charmes meurtris

Aux esprits des lacs asséchés

Je prie à nos pensées à haute voix

Tandis que dehors souffle le vent

Un bruissage qui me ramène à vous

Comme si la nuit nous avait appelés

Comme si la nuit venait à nous prendre.