Poésie du rebord de fenêtre

sisyphe

Avait échoué sur le rebord

D’une fenêtre ouverte

Un de ces êtres brodés d’or

Tombé d’un ciel qui déserte

La lente agonie du jour

Innondait toute la campagne

A tout autre elle me rendait sourd

Et me libérait de mon bagne

L’or dans ses cheveux se perdait

Et, de tout le ciel, les couleurs

Jaillissaient et alors m’offraient

Ce tableau superbe, grand auteur

Les flammes d’un soleil mourrant

Venaient caresser cet ange

doré, alors en l’écoutant

parler, je cru à un songe

Le doux flot de ses paroles

Clapotait à mes oreilles

Elle brillait ma belle idole

Dans cette cascade de voyelles

M’approchant de la superbe

créature, je me risquais

A passer sur ma collombe

mes doigts, que suivaient mes baisers

Alors sa peau m’était douce

Et ne fuyait sous mes lèvres

Ce présent, pour moi la source

De mon bonheur, de ma fièvre

Sous mes mains je la voulais

tremblante, de tous les désirs

Auxquels elle s’abandonnerait

Et que j’oserais assouvir

A me blottir tout contre elle

A ne vouloir plus faire qu’un

C’était une joie bien réèlle

Que j’allais goûter en son sein

L’horizon pouvait flamboyer

Je voulais partir sans retour

Prendre notre envol, libérés

Amants dans l’agonie du jour

Pourtant, dans ses derniers soupirs

Le soleil mourrait de lécher

Et ses flammes, de faire rougir

Les formes de ma bien aimée

Il insistait et retenait

Prisonniers du crépuscule

Leur deux cœurs où rougeoyaient

Deux « Je t’aime » indisociables

Alors, plantant ses yeux dans  les miens

Derrière, la nuit, à notre seuil

Se gravait ce moment divin

Enluminure sur mon cerceuil.

Signaler ce texte