poète au coeur obscurci

Je hurle au vent pour qu'il m'emporte
Au loin, là-bas, très loin d'ici.
Pour me joindre à ceux de ma sorte :
Les poètes aux cœurs obscurcis

De ceux qui décrivent le bonheur
Avec une telle maladresse
Qu'on ressent dans leurs mots la peur
Qu'à nouveau il ne disparaisse.

Ils trouvent leurs rêves trop éphémères
Les prient de rester pour le jour
Car ils choisissent l'imaginaire
Au réel qui les entoure.

J'ai recherché en mon pays
Et bien par-delà ses frontières
Un poète au cœur obscurci
Un que j'appellerais mon frère.

Et si ma quête ne m'a menée
Que vers ceux déjà disparus
Je refuse pourtant d'accepter
Que tous les nôtres soient perdus.

Je préfère croire, même à défaut
Qu'autour d'une table, ils sont assis
A rêver un monde plus beau
Au loin, là-bas, très loin d'ici.