Pour l'enfant que j'étais

Olivier Memling

 

Pour l'enfant que j'étais

ce goût qu'avait la vie

naissait de chaque envie

Voilà ce que j'en sais

Ce goût qu'avait la vie

était dans toutes choses

Tout en était la cause

Ma vie vivait d'envies

Mais l'enfant que j'étais

il m'est déjà un autre

Où sont passés les nôtres

lorsque le temps coulait ?

Ce goût qu'avait la vie

jamais ne se retrouve

Comme c'est tôt je trouve

que se fane la vie

 

J'ai dû mourir un soir

sans m'en apercevoir

Serais-je au purgatoire ?

J'ai dû mourir un soir

Pour l’homme que j’étais

Et qui mourut naguère

Il n‘y avait plus guère

que celle qu’il aimait

Pour l’homne que j'étais

il y avait la gloire

de jouer, d'aimer, de boire

notre vie qui coulait

 

Le meilleur fut l'envie

que nous avions ensemble

J'en ai le corps qui tremble

Est ce déjà fini ?

 

Ce goût qu'avait la vie

jamais ne se retrouve

Est-ce la nuit qui s'ouvre

quand on a plus envie ?

 

Pour celui que je suis

ce temps n'est plus le nôtre

il appartient à d'autres

auxquels tu fais envie

Pour celui que je suis

ce goût qu'à pris la mort

est devenu plus fort

mais je sais bien encore

ce goût qu’avait la vie

je sais qu’il existait

De quoi était-il fait ?

de toutes mes envies    

Ce temps est bien fini

la mort, la vie, qu'importe

je dois pousser la porte

sans savoir où j'en suis

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