Pour notre plus grand bien

Ségo Ydrat

Appel a gagné de nouvelles parts de marché dans la lutte contre la mort en rachetant la société K.M. leader dans les nanobiotechnologies. Le ministre de la santé et des nouvelles technologies n'y voit pas une avancée de l'hégémonie des industries spécialisées dans les Big data mais plutôt un progrès pour la santé public. 

C'est par une dépêche laconique que la firme à la pomme a annoncé ce matin sa nouvelle acquisition, K.M., entreprise inconnue du grand public qui a cependant développé de nombreuses techniques spécifiques en nanomédecine et nanobiotechnologie.

Après l'iWatch, l'iCoach et depuis hier l'iNurse, Appel poursuit sa conquête dans le secteur de la santé électronique et plus généralement dans les technologies NBIC.

 

Interviewé il y a quelques mois à la suite de rumeurs persistantes sur le net, Steve Jobs lui-même avait désamorcé la petite bombe en déclarant : « La santé est le sujet de préoccupation numéro un. Chacun souhaite préserver son capital en anticipant les problèmes et les carences liés au stress de la vie actuelle. Or il n'est plus de l'ordre de la science-fiction que de croire que dès aujourd'hui, grâce à de nouveaux outils, nous pouvons améliorer nos capacités physiques, mentales voire génétiques. »

 

iNurse n'est plus un fantasme 

C'est lors de la dernière Keynote que le dirigeant d'Appel a présenté son dernier né, iNurse, dont il était accompagné. Petit humanoïde de 1,50 m, il s'adresse plus particulièrement aux personnes à l'aube du troisième âge ou souffrant de maladie de longue durée. Véritable aide-soignant, il est capable d'analyses biologiques approfondies des urines et du sang, contrôle les taux selon l'âge ou la maladie, comme par exemple le taux de diabète ou celui de cholestérol, compile les ordonnances, se charge des remboursements de frais, note les rendez-vous, dispense les médicaments journaliers, propose des exercices physiques et cérébraux, donne l'alerte en cas d'urgence, suggère le menu des repas. Il aide également dans de nombreuses tâches de la vie quotidienne comme se lever, attraper un objet élevé ou encore ouvrir des boîtes.

  

iWatch et de iCoach, les atouts « bien-être »

Rappelons brièvement ce qu'ont modifié dans notre quotidien l'iWatch et l'iCoach. L'iWatch, montre connectée qui surveille notre « bien-être » en mesurant en continu nos variables de santé – poids, taille, sang, pouls, courbe du sommeil – nous préconise les efforts physiques à fournir, le régime alimentaire à suivre, le rythme de la journée et de la nuit à respecter pour être en forme. En suivant ses indications, 95 % des utilisateurs déclarent ne plus avoir ni de problème d'insomnie ni de surpoids, ne plus souffrir de troubles de la digestion ni d'allergie alimentaire. 

L'iCoach, en corrélation avec iWatch et les iDevises récoltés sur nous, va plus loin en intégrant nos états d'âme. En le renseignant tous les matins sur nos rêves, notre humeur et notre emploi du temps, iCoach nous délivre une feuille de route avec conseils pratiques pour optimiser nos actions, listes de personnes et de situation à éviter, petits exercices mentaux pour canaliser et dynamiser notre énergie, journaux et écrits à parcourir. Et là encore les résultats sont stupéfiants puisque 91 % des personnes coachées par le produit Appel disent ne plus courir après le temps, n'ont plus ni pensée négative ni sensation de fatigue, se sentent en paix avec eux-mêmes, travaillent plus efficacement.

 

Les produits Appel au secours de notre système de santé

Les ventes record qu'ont engendrées l'iWatch et l'iCoach – plus de 150 millions de ventes dans notre pays – semblent confirmer cette tendance lourde à la prise en charge de notre santé par la prévention, encouragée par l'Etat. Au lendemain du lancement de l'iWatch à la fin de l'année 2014, dès le deuxième trimestre 2015, les prestations de la branche maladie de la sécurité sociale ont amorcé une décroissance qui n'a cessé de se confirmer, passant de 150 milliards nettes d'euros à 85 milliards nettes d'euros aujourd'hui. De là à y voir un rapport de cause à effet il n'y a qu'un pas que l'Etat a franchit.

Et de fait, force est de constater que dans ce même laps de temps la consommation de psychotropes, tranquillisants, somnifères et antihistaminiques s'est réduite de moitié ainsi que les consultations chez les généralistes, psychiatres, gastro-entérologues et allergologues.

 

Notre santé devient une donnée

Plus que des gadgets les trois produits d'Appel sont en passe de révolutionner notre façon d'appréhender notre santé. Alors qu'autrefois nous nous en préoccupions qu'une fois malade, nous optons maintenant pour la prévention en nous aidant d'outils ultra perfectionnés devenus quasi obligatoires. Que ce soit par iWatch, iCoach et désormais iNurse, notre mode de vie et nos variables de santé sont désormais des données analysées et transférées aux services de santé par télétransmission, permettant à notre médecin traitant, à la caisse d'assurance maladie et aux mutuelles de suivre notre état et parcours de santé.
Quand est-il alors de ceux qui ne les possèdent pas encore ? La ministre de la santé et des nouvelles technologie est très claire sur ce point : « Nous souhaitons étendre le dispositif le plus rapidement possible en aidant à l'acquisition d'iCoatch pour le tout public et d'iNurse pour les personnes âgées, dépendantes ou gravement malades. C'est pourquoi nous offrons des bonus de santé à l'achat de ces produits, l'objectif étant que d'ici la fin de l'année 2025 toute personne puisse communiquer les données relatifs à sa santé afin d'améliorer son capital et éviter des pathologies. » Ce que ne dit pas le ministre, c'est qu'à terme les frais de ces maladies considérées comme évitables ne seront plus remboursés.

 

Parions que Google, l'unique concurrent dans le secteur des technologies NBIC, ne tardera pas à contre-attaquer, pour notre plus grand bien !

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