Pour se sauver

medusa

Ce vide qui m'envahit,
Ce vide qui, pourtant, me remplit,
De jour, comme de nuit,


Voguant autour de mes angoisses,
Se mêlant aux vieilles ardoises,
Celles du passé, celles qui me toisent,


Du haut de leurs grands airs,
Toujours si fières,
De me mettre à terre,


Celles dont on peine à se relever,
Celles qui nous empêche d'hurler,
Tout ce que l'on aurait à expulser,



Pour se sauver,
Pour se sauver,
Pour se sauver,


Prendre ses jambes à son cou,
A toute allure, esquiver les trous,
La peur nous flagelle, nous rends mous,


Il n'y a plus de protection,
Il n'y a plus de religion,
Il n'y a plus d'abnégation,


à poil, face à la douleur,
à poil, face à la noirceur,
à poil, face à la rancœur,


Pour se sauver,
Pour se sauver,
Pour se sauver,


Même ton regard est devenu si noir,
Et puis tout a paru dérisoire,
Il redevient alléchant, le rasoir,


Sa lame sur la peau,
Sa lame sur la langue en lambeaux,
Sa lame qui me fait la peau,


Et mes appels à l'aide ne sortent plus,
Et mon souffle n'est plus,
Et sous l'eau, je ne respire plus,


Pour se sauver,
Pour se sauver,
Pour me sauver.

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