Pour un développement inclusif de l'Afrique
Serge Kevin Biyoghe
Nos pays ont besoin de vivre dans un environnement de sécurité stable, essentiel pour la promotion des activités socio-économiques. Aucun pays ne peut aspirer à se développer sans réunir les conditions de la stabilité, de la paix et de la sécurité.
Le retour de la stabilité politique et économique semble prendre du temps. Les activités terroristes du groupe Boko Haram nécessite une réponse commune et concertée de la part de nos Etats ainsi que l'appui d'autres pays frères confrontés au même danger. Si nous ne l'éradiquons pas maintenant, si nous ne mutualisons pas nos moyens pour y faire face, le risque de diffusion à l'ensemble de la sous-région n'est pas entièrement nul du fait de la perméabilité de nos frontières.
Nous avons désormais l'apparition d'un nouveau risque constitué par la chute prononcée des prix du pétrole. Malheureusement pour nos Etats, cette chute n'est pas sans effet et son ampleur est difficilement cernable à ce jour. En effet, des nombreuses interrogations concernant notamment son ampleur, sa durée et les perspectives de reprise demeurent.
Dans tous les cas, l'évolution actuelle du marché pétrolier devrait nous rappeler l'impérieuse nécessité de mener les réformes vertueuses permettant de réduire la dépendance de nos économies par rapport au secteur pétrolier. Il faudrait que le pétrole cesse d'être une source de difficulté. Il doit au contraire contribuer à la mise en place d'une économie diversifiée génératrice d'une croissance inclusive. C'est l'un de nos défis communs.
La sécurité est une ardente obligation. Elle est le préalable absolu à tout projet d'intégration économique. Elle est la condition forte pour toute oeuvre de développement économique, social et culturel au plan national et collectif. Notre sous-région a des potentialités importantes. Elle est cependant réputée être le maillon faible de l'intégration en Afrique. Mais tandis que le monde est plongé dans l'obscurité, il n'est pas surprenant que tant de culture créent des festivals de lumières. Dans un mouvement de panique et d'ignorance, certains médias et sociétés ont décidé de dépeindre la migration comme un fléau social : un diviseur de familles et de communautés, un nid pour le fanatisme. On peut voir monter un sentiment antimigrant. On peut percevoir le malaise politique, l'absence de courage, le manque de leadership et de sensibilité morale. On peut voir un débat unilatéral, centré sur la peur, la négativité et la sécurité.
Le bon sens et la générosité des gens ordinaires, de communautés composées de migrants et d'habitants locaux, des gens de toutes les couleurs, de toutes sensibilités politiques et confessions doivent nous porter.
On peut décrire notre époque comme une grande tempête d'urgences humanitaires qui ont une incidence sur la mobilité humaine sans précédent d'aujourd'hui. Près d'un être humain sur sept sur cette planète, soit plus d'un milliard de personnes, est, d'une certaine manière, un migrant. Mais près de 60 millions d'entre eux sont des migrants en détresse, chassés de force de leurs habitations et des lieux où ils ont grandi. Des millions d'autres sont des migrants qui recherchent des opportunités dans d'autres pays ou ailleurs dans leur propre pays, comme le ferait n'importe qui. Il est désormais temps d'instaurer une migration sur et légale à travers le monde entier.
Beaucoup avancent depuis longtemps que pour répondre aux questions de mobilité humaine, nous devons gérer les migrations, en assurant la sécurité pour tous. Nous devons reconnaître que la migration est une méga-tendance de notre ère, et nous devons la traiter avec sérieux, non avec légèreté, si nous voulons arriver à quelque chose.
Les migrants se déplacent et nous avons besoin d'eux autant qu'ils ont besoin de nous. Mais le monde a besoin de leadership pour gérer la migration de manière sure et légale.
En effet, un être humain sur 122 est soit un migrant, soit un déplacé ou encore un demandeur d'asile.
Les flux migratoires sont une réalité qui s'impose à nous en raison de la persistance des violences, des guerres et des persécutions qui ont entraîné une augmentation vertigineuse des déplacements forcés dans le monde.
Les migrants et les personnes qui fuient leur patrie nous interpellent. Ces personnes victimes des violences et des persécutions qui abandonnent leur terre d'origine derrière elles, subissent l'humiliation infligée par les trafiquants d'êtres humains au cours de leur exode vers un avenir meilleur. Et qui, si elles survivent aux abus et à l'adversité, elles se heurtent au regard de l'autre. C'est dire l'importance que nous devons accorder à l'épineuse question des migrants.
Le conflit est inhérent à la nature humaine. Les problématiques que vous évoquez avec justesse sont malheureusement des drames de type événementiels dans un monde en instabilité permanente depuis la nuit des temps
· Il y a environ 6 ans ·Christian Le Meur
Exactement. Ce texte n'est que l'extrait de mon livre du même nom. Lisez-le, et vous des pistes de solutions.
· Il y a environ 6 ans ·Serge Kevin Biyoghe