Pourquoi ce n'était qu'un rêve?

lune-noire

" Je ne veux pas prendre le risque de perdre, mais je prendrais sûrement pas le risque de te perdre non plus."

  Je me suis mise à rêver de toi, et c'était très étrange. C'était aussi beau, magique, mélancolique, triste. Je crois que j'ai rêvé d'une sorte de nouvelle, le truc qui te fait planer, avec une sorte de chute tellement mortelle, qu'à mon réveil, je me suis demandée si c'était vrai.

  Tu t'appelais comme en vrai, Mathieu. Et je t'avais donné le même surnom que je te donne en secret : "Panda roux". Quand je t'ai annoncé ça, t'as souris. Puis tu t'es gentiment moqué de moi, en me disant que je paraissais toute mignonne et toute innocente. Dans mon rêve, tu m'as attrapé par la taille. Et tu m'as dit que moi, j'étais ta lionne. Comme ça rien qu'à nous deux, on pouvait créer un zoo, on était des bêtes de foire. Je t'ai regardé en insistant pour te faire comprendre que je n'avais rien compris, et tu m'as dit "Je me trouve à côté d'une fille avec une crinière qui ne passe pas inaperçue, et qui plus est, est juste magnifique." J'ai souri, et j'ai plongé ma tête au creux de ton épaule.

  Il y a eu aussi, dans mon rêve toujours, la scène du baiser. Lille. L'endroit de l'Opéra. La place. Le monde. Et surtout la pluie qui perlait ton visage. Je crois qu'on venait de se fâcher. J'ai voulu partir, te fuir, et je ne sais plus. Je crois que tu m'as retenue par la main, et que tu m'as embrassée. Tu m'as dit que peu importe les jours gris, les jours d'orage, tu voulais entendre mon rire, et tu voulais m'embrasser sous la pluie.

  Il y a aussi eu cette nuit. J'étais incapable de fermer les yeux, parce que sans cesse, je pensais à toi. Alors je t'ai appelé, à minuit, et tu m'as presque imploré de venir te rejoindre. Moi? Je voulais juste dormir dans tes bras, et sentir ton souffle dans mon cou. Alors on a passé la nuit comme ça, l'un contre l'autre. Et au petit matin, tu étais toujours là, tu attendais que je me réveille. Qu'est-ce que tu étais beau, dans ce rêve, au réveil.

  Je crois aussi me souvenir des caresses, des câlins. Des fous rires, des mots d'amour. Je crois qu'à chaque entrée sur la pelouse, tu venais me faire un bisou sur le coin de mes lèvres, et que tu me rappelais : "Je t'aime". Si ma mémoire est bonne, je pense même que l'arbitre et les autres joueurs t'attendaient toujours, pour commencer.

  Et puis il y a eu cette fin. Cette dernière image, où je me suis retrouvée avec la tête embuée, les cheveux presque trempés, et mes sens retournés. J'ai rêvé qu'on était chacun, sur une planète. Qu'elles tenaient ensemble par un petit lien tout fin, qui pouvait se briser à tout moment. J'ai vu que l'éclair s'est abattu dessus, et qu'en un rien de temps, toi et moi, nous ne nous connaissions plus.

  Ce matin je me suis réveillée, déboussolée. J'ai repensé longuement à cette dernière image, qui m'a fait redescendre sur terre. Et tu sais ce que je sais, maintenant? Que peu importe les vagues et les tempêtes, si tu m'ouvrais ne serait-ce qu'un peu tes bras, j'y plongerais dedans, même pour m'y noyer.

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