Prédictions de 1999

Pascale Pli

An 1999

Que veux-tu savoir ? Ton futur ? A quel temps ? Le futur simple, le futur antérieur, pourquoi pas le conditionnel aux terminaisons imparfaites ? Je vais te prédire tout ce que tu connais déjà. Tu vas trouver tout seul les réponses :

D’après toi, ces enfants dont les os piquent la peau et où les mouches atterrissent sur leurs yeux. Déjà morts-vivants au présent. Quel sera leur futur ?

D’après toi, ces enfants violés, exposés nus sur internet non censuré. Objets vivants au présent comme au passé. Quel sera leur futur ?

D’après toi ces enfants travaillant sans repos. Esclaves au présent sans passé.Quel sera leur futur ?

D’après toi ces enfants enrôlés dans l’armée, terrorisés. Quel sera leur futur ?

Je continue la liste ? Tu vois le futur ne se conjugue pas avec le bonheur des enfants !

Tu veux que je prédise l’avenir ? Pour qui, pourquoi ?

Ok…

Le Système va s’effondrer. Bientôt.

Car le Système n’aime pas les enfants. Aucun enfant. Même pas les siens.  

En grandissant les enfants qu’il a adopté continueront de penser qu’ils sont les maîtres du jeu.

Le Système les regardera et rira d’eux, car le Système sera un père sans cœur, se nourrissant seulement de leur peur. La peur de perdre tout ce qu’ils avalent. Alors ils se réuniront, se marieront entre eux, se récompenseront. Mettant en place leurs représentants aux gouvernements, dans les banques, dans les églises… Ils prêteront à crédit de l’argent qui ne sera le fruit d’aucun arbre, d’aucune réalité et qu’il faudra leur rembourser majoré ! Les pays, les hommes, la terre seront surendettés.

Le Système se servira d’eux comme des pions, gavera ces enfants de jouets. Du jour au lendemain la progéniture, dont il n’aura plus besoin, sera détruite, touchée-coulée-noyée.

Avocat de sa propre défense il prouvera et énoncera clairement « Après tout c’est eux les enfants terribles qui ont causé toutes ces tragédies ! Regardez-les ! Jouer avec la mort. Ils ne valent pas le coup, c’est tout »

A ses mots le monde devant lui s’agenouillera et condamnera sa progéniture. Nous aussi d’ailleurs de peur de perdre le peu de crédit qu’il nous reste.

La prédiction d’une « bonne » catastrophe naturelle nous sortirait d’embarras. Qu’en pensez-vous ? Nous n’aurions pas à porter notre choix : il nous suffira d’espérer être au bon moment au bon endroit. A+ J’espère.

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