Prenez le voile, faut pas moisir!
Jean Claude Blanc
Prenez le voile, faut pas moisir !
J'ai bricolé quelques voiles chouettes (fa, sol)
Avec ce qui me tombe sous la main
C'est pas terrible mais ils permettent
Sauver malades et médecins
Chaque matin m'en fais une fête
D'offrir quelques masques au pharmacien
Pour lui, qu'en manque, toujours en quête
De ce bout de tissu, lui s'en contente bien
Y'a aucun risque que je m'embête
Bien occupé mon quotidien
Alors confiné, à la retraite
C'est ma façon à moi, me montrer citoyen
A ma manière, je paie ma dette
Envers ce que je dois à mes voisins
Certes anonymes mais qu'ont la peste
Leur évite crever seuls de chagrin
Pas difficile la cousette
Pour nous parer de ce requin
Suffit d'en avoir dans la tête
Jetable, pratique ce machin
Mais ne faut que l'élastique pète
Sinon on serait dans le pétrin
Contaminés et à perpète
Pour s'en tirer n'y aura pas moyen
Mon entreprise jamais s'arrête
Je pique, je couds comme mort de faim
Fume de temps en temps une cigarette
Dehors, fermés les magasins
Ça va durer, faut être honnête
Vont devenir dingues nos gamins
Macron s'érige en fière vedette
Mais peu écoute les mandarins
Bien mal barrée notre planète
Est vérolée dans ses 4 coins
De la Terre qui sèche et végète
En attendant que l'on en prenne soin
Déjà s'agitent les éprouvettes
Cherchant en vain le bon vaccin
Mais ne s'agit plus faire des boulettes
Car ce sale microbe est assassin
Il y a des chances qu'il se transmette
Au monde entier, même aux ricains
Mais Donald Trump qu'est aux manettes
Veut pas l'avouer sacré vilain
Merci infirmières, nos « Cosette »
Abandonnant enfants conjoints
Doivent pratiquer à la sauvette
Des traitements dont on ne connait rien
Dans mon service, sommes que 7
Comptant femmes de ménage et chirurgiens
L'Etat ruiné encore s'endette
Mais nib pour les chercheurs, laborantins
Vais pas m'enticher d'une amourette
Suis contagieux comme les copains
Restera en deuil ma quéquette
Mes aventures vont pas pisser très loin
Christophe parti on le regrette
Ses « mots bleus » touchent surtout les anciens
Notre jeunesse par en sucette
De ce virus eux ils s'en foutent bien
Repassera la moulinette
Si on détruit pas cet engin
Virus rapide cet athlète
Nous enterrera tous en clandestins
Par le petit bout de la lorgnette
J'observe s'agiter les humains
Tandis que gagnent des clopinettes
Ceux qu'en urgence traitent ce venin
Pour cause des peuples, rien ne m'arrête
Suis humaniste et témoin
De ces dégâts, qu'on nous projette
Poubelles la vie, qui jonchent les chemins
Ceux qu'en réchappent à cet infecte
Deviennent philosophe, sage destin
Même s'ils sont devenus de vrais squelettes
La science avance, soyons sereins
Certains s'abonnent à internet
Pour moins stresser, en ont un grain
Font leurs choux gras et leur recette
Journaux dont se torche l'arrière train
Moi, je survis seul sur mes crêtes
Cerné de corbeaux et de lapins
Une visite surprise ce serait chouette
Bien nommé cet oiseau porteur de destin
A l'hôpital ce qu'on s'embête
En quarantaine les malsains
Mais ils en ont ras la casquette
Ceux qui ont signé un blanc-seing
Après la crise viendra l'enquête
Serons jugés les jaunes nains
Car ces chinois de façon discrète
Nous ont refilé en douce ce pangolin
Simple contribution d'un vieux poète
Ses rimes sont autant de piques contre ce malin
Ses vers lui servent de baïonnette
Virus fragile alors pour lui ça craint
JC Blanc avril 2020 (sur l'air les marionnettes de notre regretté Christophe)
Bravo !
· Il y a plus de 4 ans ·Louve