Prenez tout, je n'ai plus rien.

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Spleen.

  Je marche à reculons.

Direction la vie, cette boule de peur et d'angoisse que la société appelle "existence".

  Je n'arrive plus à avancer, alors je tourne les talons. Je délaisse les gens qui m'ont aidée à m'élever au delà des cieux. J'abandonne ceux qui ont trop espéré pour moi, qui ont surestimé mon pouvoir. Je leur accorde un dernier sourire, les achève d'un "adieu" qui me ronge de partout. Je regarde leurs regards, je respire leurs soupirs, je pleure leurs larmes. Je crache la vérité aux personnes qui m'ont cru trop parfaite pour faire la moindre erreur. J'essaye de recoller les morceaux de ceux qui ont aimé la fille aux yeux fuyards, confondant son agacement avec de la timidité. Je maudis ceux qui ont donné vie à cette fille de verre et de papier. Ces cris désespérés, ces sanglots ensanglantés. Sont-ils miens ? Leurs ? Vôtres ? S'ils sont miens, alors ils sont faux. Car je ne suis qu'une poupée vide. Je jète ce qui d'après leurs dires me définit. Une illusion. Ils ont passé leur vie à façonner cette sublime créature ; gentille, serviable, à l'écoute des autres et dont le regard donne confiance. Et, épuisés par la création d'une telle merveille, ils ont eu pour horrible résolution de lui donner mon nom.

C'est là que l'enchanteresse s'est mutée en monstre.

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