Près de toi
Isabelle Gabriel
Ecoute-moi, je suis là, près de toi. Pleure encore si tu le dois, mais ne baisse plus la tête, regarde-moi, montre-moi tes larmes, que je puisse les voir scintiller dans la lueur du jour. Ne te cache pas de moi, nous avons partagé tellement d'émotions ensemble, tu te souviens ? Je suis là, devant toi, dans la lumière, pas sous la terre. Regarde-moi, j'ai besoin de voir tes yeux comme avant, comme toujours. Je sais c'est difficile, difficile de croire quand on ne voit pas, pourtant j'existe encore et à jamais.
Aies confiance en moi. Chaque jour, je suis auprès de toi…je suis l'eau du ciel, qui se réfugie en petites gouttelettes le long de ta nuque pour devenir frissons sur ta peau. Je suis le parfum de cette fleur vers laquelle tu es allé sans vraiment t'en rendre compte. Je suis la brise légère qui s'infiltre par la fenêtre quand tu es si concentrée sur ton travail, cette brise qui te surprend et te fait fermer les yeux paisiblement. Je suis la vie, ma vie, la nôtre, rien ne peut changer cela.
Tu sais je n'ai rien oublié, ni tes sourires, ni tes rires. Ils sont présents dans l'éternité blanche, ils vibrent et je danse avec eux. Alors s'il-te-plaît, ne les oublie pas, laisse-les continuer à cajoler ton cœur, comme une douce berceuse. Souris, ris … et puis danse. Nous pourrons ainsi à nouveau danser ensemble.
Et n'écoute pas ce que certains te disent, que tout est noir là-bas, c'est faux, je suis désormais bien placée pour le savoir ! Là-bas, tout est lumineux, coloré, brillant, paisible… Comme quand on se serrait tout doucement l'une contre l'autre. Je ne suis pas partie, j'ai juste franchi une porte un petit peu avant toi, peut-être un peu trop tôt, ce n'est pas à moi de le dire, c'est ainsi. Mais je ne t'ai pas quitté, comment aurais-je pu le faire ? Je t'aime tant et tant !
Ça y est ! Tu m'entends ! Oui mon amour, mon étoile, c'est ça, relève ta tête et ton regard… Oh ! Ton regard… Sens-tu ce souffle léger qui sèche tes larmes ? Oui, c'est moi, c'est bien moi ! Tu as compris que je n'étais pas loin, que j'étais très proche, partout dans l'éternité blanche ! Oui ! C'est ça ! Souris, ris… et puis danse. Rends hommage à la Vie. La Vie qui nous a permis de nous aimer, d'un amour sans limite, sans frontière, sans condition ! Continue à l'honorer, comme tu es en train de le faire ! Comme sans cesse nous l'avons fait toutes les deux!
Je ne t'ai pas quitté, je ne te quitterai pas et quand à ton tour, tu franchiras la porte, je serai là.
©Isabelle Gabriel
Un texte si beau qu'il abolit les distances
· Il y a presque 8 ans ·garenne