Printemps bellifontain
mysteriousme
Et ce carrousel qui tourne presque à l'infini, comme une grosse boîte à musique que l'on remonte à chaque tour, avec ses miroirs aux effets stroboscopiques et ses engins, ses animaux qui reprennent vie au contact des enfants qui s'y perchent. Machine désuète, grosse toupie si pleine de charme...
Et ces nuages qui, quand on lève le nez et que l'on cligne un peu des yeux si le soleil les perce, se transforment tantôt en volutes, tantôt en amas de coton.
Et cette hirondelle légère comme une feuille d'automne sur fond bleu, blanc, bleu, gris, bleu, bleu.
Et moi, statique, alignée, présente aux bruits du monde, à la joie printanière qui s'échappe de la terrasse des brasseries, au soleil qui chauffe puis s'absente, parfois à cause d'un nuage, d'autres fois du fait d'un feuillage naissant d'arbres verdoyants. Petite brise, petits frissons, poils discrets qui se hérissent dans le cou, sur les avant-bras et cheveux qui volent singulièrement.
Et des cris d'enfants qui patinent, trottent, courent, font un tour de manège. Réprouvés par les adultes rabat-joie, ayant depuis trop longtemps oublié leur insouciance et leur spontanéité.
Dernière baguette achetée sur le fil, avant la fermeture de la boulangerie.
Dernières tulipes en fleur avant le changement de saison...