Pris dans la toile

Kanon Gemini

le web est sous contrôle.

     C'est avec le sopalin encore poisseux, entrain de remonter mon froc, qu'entre deux pubs pour une Anna qui habite à moins de 100m de chez moi et un site où les femmes veulent baiser (j'y peux rien, je cite) que je découvre avec effarement que ça y'est, ils sont enfin parvenus à leurs fins. Ça faisait longtemps que ça nous pendait au nez, mais c'est devenu réalité. Oh, évidemment, ils ne s'en sont pas vantés, pensez vous. Mais de quoi est ce que je parle ? Du DSA.


     Qu'est ce donc encore cet acronyme ? Il s'agit du Digital Security Act. Pour faire simple, il s'agit d'une bonne grosse censure de tout ce que la toile et les inter tubes peuvent proposer. Avec tout ce que peuvent contenir d'offusqués de naissance et pros de l'indignation de salon, ils ne pouvaient pas rester les bras croisés et ont sifflé la fin de la récré. La France, jamais avare de se mettre à genoux et d'ouvrir grand le gosier pour ajouter son lot de contraintes vexatoires, va encore plus loin. En France, l'acronyme sera la SREN ( sécuriser et réguler l'espace numérique). Et ce qui pouvait déjà être pénible avec l'Europe va se transformer en un bon gros chewing-gum sous la godasse avec l'administration française, que l'on sait parfaitement afutée aux « nouvelles technologies » (le web a plus de 20 ans). Imaginez plutôt, en saisissant certains articles de ce qui se profile : Imposition d'une vérification de l'âge puis de l'identité complète pour accéder à certains site (quid du RGPD?), interdiction des VPN (comme dans certaines dictatures), imposition d'un délai très courts aux fournisseurs d'accès ou de contenus pour retirer une publication/ commentaire offensant (avec la quantité de fragiles du second degré, il ne va plus rester que les publications de chat jusqu'à ce que Brigitte Bardot s'en mêle). Il y a même, je vous le donne en 1000, un délit d'outrage pour les agents de la fonction publique (comprenez le Président, la 1ère dame, les ministres et députés. Corinne, secrétaire de Mairie, n'est pas concernée). Enfin, entre autres joyeusetés, les serveurs de noms et navigateurs web devront bloquer tout site figurant sur une liste noire pour des infractions constatées et jugées… Ah, on me dit dans l'oreillette que ce sera nos charlots de l'administration qui décideront tout seul comme des grands. La justice, l'État de droit, c'est pour les faibles.


     En même temps, à quoi pouvions nous nous attendre ? Cela fait maintenant des années que tout ce que compte le pays en minorités bruyantes, associations lucratives sans but et autres jacassants occupant l'espace numérique, indignés de salon, révolutionnaires en carton ont la main mise sur ce qui peut être dit ou pas. A chaque fois, partant d'une bonne intention, les mouvements civiques (féministes, mouvement homo et trans, metoo etc) ont très largement dérapé pour qu'une poignée de personnes ne s'identifiant ni il ni elle, avec les cheveux verts et un chat monopolise la parole, les autres étant chargés de se taire sous peine de racisme/ complotisme/ homophobie/ grossophobie/ rivierophilie. La stratégie a été la même en politique : l'attaque ad nominem mettant fin à tout débat en traitant l'autre de fasciste. Le résultat a été glorieux quand on voit les scores du RN aujourd'hui. Car oui, les Social Justice Warrior ne seront plus offensés par une personne qui pense différemment d'eux. Jusqu'au jour où l'État, s'étant arrogé un pouvoir sans limite sur le contenu désirable/ indésirable, décidera qu'ils offensent une autre minorité. C'est une réalité : quoiqu'on dise, on peut toujours offensé quelqu'un. Or, la liberté de parole n'a pas été inventée pour parler de la météo.


     Ainsi on apprend que certains jeux vidéos mettent en place une IA pour contrôler le tchat. Imaginez quand nos élites autoproclamées vont faire la même chose. Déjà, comme dit plus haut, l'État et l'informatique ne font pas bon ménage. Et quand ces bouffons tristes vont mettre ça en place, nous allons tous passer à la moulinette. Beaucoup vont tomber de haut et se rendront compte qu'ils ont creusé leur propre tombe par conformisme et acquiescement et, découvriront que les complotistes qui les alertaient sur les dérives dictatoriales de la France, raillés par des : « on n'est pas en Corée du Nord ici », avaient raison. Un bon indicatif d'ailleurs est que le délai entre les prédictions d'un complotiste et le moment où cela se produit s'est considérablement réduit ( de deux ans à moins de 6 mois). La seule chose en marche dans ce pays, c'est la dictature de plus en plus évidente. Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre le bruit des bottes.



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