Promenade en enfance

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C’est terrible Google Earth

On peut retourner partout, sur les lieux de son enfance,

Voir la maison des grands parents,

Se souvenir le boulevard d’Estourmel,

Les platanes et le lycée,

Refaire le chemin de chez Tantette, au bout, après le coude du boulevard.

On peut même descendre dans la rue.

Bien sûr, il n’y a plus les Dames de France, mais la place devant la cathédrale est bien là, avec ses degrés en pente douce et la fontaine.

On peut se dire – Tiens ! c’était vraiment tout près !

Et on imagine l’entrée de l’immeuble, le grand escalier de bois, les odeurs, le couloir, la cuisine au bout à gauche. On voit les vitrines, les meubles, les parapluies dans l’entrée et le béret sur le portemanteau, et on remettrait presque sa main dans une vieille main tachetée de brun, aux doigts trop fins dans une peau trop large, mais si douce.

C’est terrible Google Earth, on est devant la porte et on ne peut pas entrer.

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