Promenade en pensée

Partir, se mettre au vert, quelle aventure nous attend au bout de la rue, de la gare pleine de gens pressés? Trouver le repos au bord de la mer, dans une maison en pierres blanches. C'est l'été, c'est les vacances dans mon esprit par le vent interpellé. S'en aller à la pêche aux écrevisses, épuisette sur l'épaule, retrouver les parfums d'antan, profiter des chants de la rivière, s'éclabousser à grands jets d'eau. L'enfance est comme une mine de diamants, précieuse, elle revient, dégouline sur nos visages détendus et rieurs.

Partir au pays des souvenirs, se retrouver un jour avec plein de copains et de copines, à se déchaîner toute une journée, à faire la course et à jouer. Sortir les jeux de société, les osselets, j'ai un rêve qui revient en écrivant ces mots. Un rêve de souvenirs, comme si c'était hier, toujours le même, non, le temps du bonheur n'est pas fini. Tant que j'aurai de la mémoire, il réapparaîtra, s'invitera dans mon esprit et m'apaisera malgré un mince filet amer de nostalgie qui coule dans ma gorge comme le jus des cerises que les grands allaient cueillir dans le cerisier mystérieux qu'on n'a jamais vu au final.

Donner ses livres de langue française, s'apercevoir qu'ils pouvaient encore servir, quelle est l'absence qui nous pousse à nous rappeler? Quelqu'un à qui donner une part de notre amour... Je me suis réveillée fatiguée tout à l'heure, je récupère, me livre, me délivre, un chant d'amour résonne à mes oreilles, convaincu de me rasséréner alors qu'il me fait mal... L'amour est cette carte postale qu'on met avec soin dans la boîte, timbre à l'envers ou de travers, un amour tu ou impossible. Que sais-je de la vie et de ses mystères? J'éclaire mes plantes qui vont mal pour qu'elles repoussent mieux, les sauver c'est comme sauver un bout de mon âme, de mon corps.