Promesses de poète
Francis Etienne Sicard Lundquist
Sonnet
Pour Annie
Au dos d'un miroir d'or couvert d'une mantille
Passe un souffle de bouche inconnu de la main
Qui glisse un œillet blanc au bord d'un parchemin
Comme un peu de soleil que le vent éparpille.
Dans un vase de marbre une fleur de jonquille
Ensorcelle le soir à la peau de jasmin
Et se parant parfois d'un éclat de carmin
Retouche les couleurs d'une longue apostille.
La cendre d'une étoile ébruite des secrets
En ravissant au ciel des propos indiscrets
Que la lune en chemise évente avec malice.
Puis une ombre s'efface emportant dans ses bras
Des images d'émail dont le joyeux fatras
Ravira les rêveurs d'un parfum de délice.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2015
"Comme un peu de soleil que le vent éparpille." Ah que j'aime ce vers ! Le Soleil et le vent, reliés par ce verbe si doux, juste et inattendu à la fois... comme une note dans un concerto de Mozart, si originalement belle qu'elle en devient universelle. Cet "éparpille", c'est à la fois le soleil couchant dans un vent chaleureux d'été, c'est sa lumière luisant à travers mille gouttes d'eau balayées par la tempête, c'est l'auréole enivrante des feuilles d'automne dont l'éclat chaviré éblouit la Vie... C'est encore une myriade d'images oniriques, subtilement tissées de ces quelques mots !
· Il y a plus de 9 ans ·Florent Michel
Comme vus allez tout de suite à l'essentiel et au particulier de chaque texte. Je suis toujours ébahi par l'extraordinaire richesse de votre vue et bien entendu par la qualité de votre commentaire. Vous pourriez avoir une carrière de critique littéraire.
· Il y a plus de 9 ans ·Merci encore de tout mon coeur,
FE
Francis Etienne Sicard Lundquist