Putain !

Putain.

Ô putain ! Tu trouves pas qu'ça fait du bien ça ? Hein ?

Mieux qu'un soupir une caresse, que dis-je.

Mais non.

Le meilleur des souffles putain !

Le réveil des sens en un seul mot, cinq lettres d'audace dans peu de noblesse.

L'expiration même du genre qui n'a pas trouvé meilleur mot efficace lorsqu'il ne lui reste plus rien d'autre à l'instant précis pour s'exprimer.

Quoi d'aussi important pour qu'un esprit fatigué comprenne qu'il est tout en bas, qu'il va falloir remonter, fissa ; parce qu'il a besoin de réponse là, maintenant !

Zéro vulgarité, le résultat d'un être qui jouit, l'acte de celui qui sait vivre, la preuve naturelle d'émotions ; le zeste d'épice qu'on s'accorde, parfois, avec la surprise.

La mangue mangée par tous, la totale spontanéitée, la concentration la plus pauvre, le langage le moins réfléchis et pourtant parlé par tous.

Ce son qui jette tout le monde au même endroit, qui égalise les gens entre eux.

L'expression qu'on lit avec les yeux, qu'on interprète dans le regard.

Putain tout ça, mais ouai !?  Quoi, t'es plus malin ? Putain, le pape non plus à ton avis ? Les Inconnus ?

Le manageur chez Quick ? Le VRP viande bovine ? Le sénateur ? Un technicien chauffagiste ? L'ouvrier chez PSA/Le moniteur auto-école/Une prostituée du Gâtinais/Un professeur d'EPS/L'ingé-son/ le magasinier/Le neurologue/L'animateur radio/ l'Ass'dic ?

TOUS.

Mais si putain.

Si !

                                                                                                 Putain