Putain qu'est-ce qu'elle était belle

le-maitre-de-la-mort

Putain qu'est-ce qu'elle était belle.

Elle s'appelait Maylis. On s'était rencontré pour notre BAFA. Elle était comme moi, on avait la même logique et la même façon de réfléchir, ce qui fait que l'on s'est vite rapproché. On était très fusionnel, et putain qu'est-ce qu'on s'aimait.

On passait des après-midis entiers à se balader, main dans la main, rigolant des passants. Avachi sur un lit, on s'embrassait, on s'aimait pendant des heures, puis on se regarder dans les yeux le temps que nos respirations se calmèrent. On courait en rigolant à gorge déployer dans notre ville, au milieu de la nuit et des routes. On avait tous les deux le gout de la nuit et de la fête. On sortait dans les bars jusqu'au matin, dansant au milieu des métros, entourer des premiers travailleurs. On nous prenait pour des fous mais on s'en foutait.

Elle m'avait présenté à ses parents. J'étais le premier qu'elle présentais.

Mais le dernier.

Une soirée ou nous avions particulièrement bu, on a traversé la route au moment où le feu routier passait au rouge. Elle partit en courant, la main tendue vers moi, rigolant, le teint légèrement rose. Mais un camion semblait pressé et grilla le feu à toute allure. Le sourire de Maylis resta figé sur ses lèvres, tandis que son corps fut projeté comme une poupée de chiffon. L'alcool me ralentissant le cerveau, je regardai la plaque du camion qui continua sans trop comprendre.

« BX-644-AC 69 »

Puis la réalité me percutait de plein fouet. Je courus la rejoindre en criant son prénom à pleins poumons. Mes réflexes brouillés, je ratai le trottoir et m'étala de tous mon long. Rampant à moitié, je me précipitais vers elle. Lui attrapant la mains, pleurant et paniquant, je lui débitais un flot continue de paroles sans queux ni tête. Les plus compréhensible étaient « Ne me laisse pas » et « Je t'aime ». je ne lui avais jamais dit je t'aime.

Maylis ne me répondit pas. Je mis ma main sur son ventre, il ne bougeait plus. Tremblant comme une feuille je cherchais son pouls, mais je ne savais pas où le prendre.

Je commençai à paniquer.

Une petite foule se regroupait, plusieurs passant appelèrent le SAMU. J'entamais un massage cardiaque. L'alcool ne faisait plus aucun effet sur moi, je mettais toute mon énergie dans cette tentative de réanimation. Mes larmes coulaient le long de mes joues, s'écrasant sur mes mains s'activant contre le cœur de mon âme-sœur. Du sang coulait de sa bouche, ces membres formant des angles bizarres. Son sourire avait disparu.  

Les sirènes retentirent bientôt, un homme en blanc me repoussa et mit un masque sur ma protégée. Quatre bras m'attrapèrent au moment où j'allais lui sauter à la gorge. Me débattant comme un diable, je l'insultai copieusement. A cette instant je voulus le tapait, l'étrangler, le mordre, lui faire mal, terriblement mal. Il osait la toucher.

Puis mon chagrin me terrassât.  Je tombais à terre, pleurant, au bord de la folie. Une femme arriva et me proposa de suivre l'ambulance.

Arriver à l'hôpital, Maylis était déjà partie au bloc opératoire. La femme d'accueil me dit gentiment de patienter. J'en profita pour appeler sa famille. Quand sa mère décrocha son téléphone, passablement irrité de cet appel tardif, je devais lutter pour ne pas m'effondrer. Mais quand je lui dis que sa fille avait eu un accident très grave, je ne pus continuer. La gorge serrée, je versais mes dernières larmes.

Le médecin vint me chercher et me demandât de le suivre. Je prévins l'accueil que la famille allait arriver.  Je parcourus les couloirs à sa suite. On entra dans une salle avec un bureau et plusieurs chaises. Il avait l'air grave et mal à l'aise.

Il me dit qu'elle n'avait rien sentit, le choc l'avait emportée avant qu'elle retouche le sol.

Je restai de marbre.

Je remarquais juste que son alliance était trop grande pour lui, il devait être tous juste fiancé. J'aurais pu lui offrir une bague moi aussi.

Il m'accompagna jusqu'à la chambre de ma défunte petite-amie. Nos pieds crissèrent sur le sol, les murs blancs m'oppressèrent. J'étouffait. Je devais retrouver mon oxygène, ma raison de vivre, mon paradis. Mais elle l'avait rejoint alors que j'étais désespérément rattacher au sol.

Arrivée devant son lit, son corps avais repris une forme naturelle. Les yeux fermés, elle semblait assoupie.  Je m'assis sur la chaise en bois dure à côté de son lit moelleux. Je la regardai, elle était si belle. Mes doigts se perdit dans ces cheveux, suivis ses sourcils, redescendit près de ses magnifiques yeux, caressaient sa joue si douce, traça ses lèvres que j'aime tant. Sans que je m'en aperçoive, mes larmes coulèrent toute seule.

Je ne veux pas qu'elle parte. Je ne veux pas envisagée demain sans elle. Je ne veux pas être abandonner, laissée seule face à cette vie de merde. Tous mon avenir est terne sans elle.

C'était la bonne, je le sais.

 Mais maintenant elle a rejoint les anges, la plus belle parmi les plus beaux.

 Je sais qu'elle m‘attend, et j'avais envie de la rejoindre à cet instant.

Je me levai pour lui embrasser le front et partit. Je ne pouvais affronter sa famille, leur dire que leur fille est morte par ma faute. Je ne pouvais pas leur faire ça.

Ma seule pensée était : BX-644-AC 69 

Putain qu'est-ce que je l'aime.

 

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