Quand je dessine sans cesse cet instant et celui d'après..

Soons

Taper fort pour lui dire que je suis toujours en vie.

Taper fort dans le but de contrer l'oubli.

Taper fort pour ramener l'aigle noir à la vie.

Taper fort pour que l'écho vienne à lui.

Taper fort pour qu'il se reconnaisse dans mon cri.

Taper fort car peu importe les actions répétées, il n'oubliera jamais celles créées.

Taper fort pour lui montrer que la création continue sans jamais n'avoir cessé.

Et pour cela,

Je pense et dessine celui qui, malgré lui, m'a brisée, ouvrant ainsi la brèche thoracique de mes plus profondes pensées, pansant ainsi le mal-être de ma propre entité.

Et pour cela,

Je pense et dessine celui qui, grâce à vous, refuse les clichés et dans son monde singulier de ses cadrans grinçants crée l'unicité.

Et pour cela,

Je pense et dessine celui pour qui, ma folie a tant aimé valser, danse encore et osera crier temps fort l'être pensé, cet alchimiste touché.

Et pour cela,

Je pense et dessine l'histoire qui, je saurai trop comment vous dire, m'a sauvée, cette histoire dont je n'ai jamais songé mais qui pourtant m'a fait rêver.

Et pour cela,

Je pense et dessine cette réalité, celle que je n'ai jamais affirmée, celle que les normalités ont pris le soin de refouler.

Et pour cela,

Je pense et dessine cette main, où à sa base court le temps d'une toute nouvelle unité et dont les tic-tac résonnants ont pressé la détente d'une évidente fatalité.

Je pense et dessine celui que ma mémoire ne désire plus effacer, celui que mon subconscient fait travailler à temps précis, celui que mon coeur a pris la peine de graver certainement en gage du silence de mon ennemi l'oubli.

Je pense et dessine cet homme, celui que je remercie à chaque trait.

Je pense et dessine cette histoire, celle que j'affectionne tant tracer.

Je pense et dessine l'hommage, à cet être rencontré, à cette période blessée, à ce temps pansé, à ces chapitres passés et dont le tour de cadran n'est pas terminé.

Je pense et dessine ce que j'ai toujours été mais qui grâce à lui je suis devenue.

Et pour cela, je tiens le pinceau, regardant en l'air ce ciel gris que les Mamas and Papas chuchottent sous une pluie de feuilles brunes, alors qu'à 3H05 les coucous hurlent leurs maux, je peins en noir la toile infinie de cette histoire, et pendant que la Lune valse sur les quatre saisons de Vivaldi, je reccrache ce putain de Lord I Miss You des Stones qui je sais trottera aussi longtemps que la trotteuse tournera..

Taper fort car je ne suis pas la seule, mais je suis cette fille.

Signaler ce texte