Quand le bouffon trébuche

Kanon Gemini

Retour sur l'affaire Meurice qui secoue France Inter.

     Salut mes p'tits loups. Aujourd'hui, je reviens sur l'affaire qui fait trembler Radio France, je veux parler bien entendu de l'affaire Meurice. Le camp de ses partisans et de ses opposants font une bataille rangée aujourd'hui en n'hésitant pas à faire tremper Desproges dans l'histoire et son humour grinçant.


Alors, reprenons la fameuse affaire en question. Pendant l'une des chroniques de cet intermittent de l'humour, avec de moins en moins d'auditeurs, Guillaume Meurice, lors d'une énumération des costumes pour faire flipper pour Halloween, n'a pas manqué de vanner Netanyahou, le qualifiant de sorte de nazi sans prépuce. Immédiatement, le peu d'auditeurs restant a ouvert une paupière et a saisi le médiateur, la rédactrice en chef devant présenter des excuses et signifier au Guillaume que la liberté d'expression s'arrête où commence le délit. Et la Loi, là dessus, est très claire. A partir du moment où l'on exprime une opinion raciste, antisémite, homophobe, transphobe, c'est un délit, la sanction étant différente selon si l'on est dans un espace public ou privé. Concrètement, vous êtes un raciste et vous allez chez un copain qui l'est aussi, vous tapez sur tout ce qui bouge, c'est ok. Vous faîtes la même chez deux copains dont l'un n'a pas la même opinion et qu'il porte plainte, dans le cul Lulu. Enfin, pire que tout, vous le faîtes sur l'espace public, c'est no way. D'ailleurs, le législateur a précisé que pour les réseaux sociaux, si vous êtes en compte public, c'est public, en compte privé, ça reste privé. Le législateur a aussi jugé bon d'ajouter que l'une des maximes utilisées, « le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit » est complètement fausse juridiquement. En effet, vous pouvez être le mal incarné, tant que c'est dans votre tête ou dans la sphère privée avec des individus du même acabit, ça passe. Enfin, le législateur insiste qu'il faut que les paroles soient prononcées pour être jugé par la suite. Et oui, on n'est pas dans Minority Report.


     Donc, Guillaume Meurice a bien mis Nazi et un dirigeant israélien dans la même phrase. Il avait déjà tapé avec ses collègues sur les religions, enfin sur les chrétiens et les juifs. Révolutionnaire mais pas trop. Il avait craché sur les petits commerçants pendant la crise du Covid, leur reprochant de faire appel à l'État, oubliant bien commodément qu'ils étaient sous le coup d'une fermeture administrative de ce même État, et que c'est quand même grâce aux nombreuses ponctions dont font l'objet l'ensemble des français, dont ces commerçants, qu'il pouvait déverser sa haine en étant rémunéré. De nombreuses fois, il a commenté sur X de manière hostile envers Israël et notamment son gouvernement. Mais ce n'est pas de sa faute. Déjà, rendons à César ce qui appartient à César. Le mot nazi, fasciste ou même Hitler sont utilisés à tout va que ce soit par les scribes ou les orateurs du peuple pour discréditer un adversaire qui aurait des positions plus à droite que les siennes ou simplement quelqu'un qui a été pas gentil. Toute la sémantique de ces mots, dont les définitions sont pourtant claires, ont été abandonnées depuis bien longtemps par les personnes nous représentant, décidément fâchées avec l'intelligence et l'Histoire. Et Meurice n'a fait que reprendre les codes en vigueur. Ensuite, le pauvre garçon, décidément aussi peu câblé pour l'humour que pour le lieu où il le dispense, ne s'est pas rendu compte qu'il balance ça sur Radio France, radio d'état, qui regroupe tout ce que la gauche caviar peut compter, apologie de l'entre soi à l'extrême. Il pensait s'être intégré en devenant végétarien et en se prononçant pour l'accueil des migrants. Mais non, des années d'efforts balayées par une vanne. Enfin, et c'est sur ce point que je suis en profond désaccord avec ses partisans, il n'est plus dans l'humour mais dans l'idéologie, contrairement à Desproges, ne cachant pas ses accointances avec la gauche de la gauche. Mais, il ne s'en est jamais caché et France Inter, repère de bouffeurs de quinoa par excellence, lui a laissé carte blanche pour débiter ses pamphlets orientés, trop heureux d'avoir une touche plus « populaire » au nom de la diversité. Lui reprocher ses idées aujourd'hui, qu'encore une fois, il n'a jamais cachées et sur lesquelles France Inter a donné son aval et surfé pendant un bout de temps, c'est mesquin. Naturellement, la direction lui a mis un avertissement, mais le Guillaume Meurice ne compte pas se laisser faire et conteste cette décision, sachant qu'à la prochaine chronique qui dérange, ça sera la porte.


On ne peut qu'admirer le grand écart que doit faire le cerveau du triste sir en ce moment d'ailleurs, avec cette marche contre l'antisémitisme où la LFI ne défilera pas contrairement au… RN. D'ailleurs, on peut se poser la question de la pertinence de cette bien-pensance, se prononçant clairement contre l'antisémitisme d'un côté, mais étant pour l'accueil de populations dont une part non négligeable l'est clairement et le revendique, n'hésitant pas à appeler à la destruction d'Israël. Guillaume, habitué de Radio France (il y travaille depuis 2012), n'a fait qu'appliquer les ordres de la direction, à savoir choquer pour créer le buzz, en tapant sur une communauté qui n'est pas la plus revendicatrice et la plus violente, et raccord avec ses idées. Car oui, il va devenir compliquer pour la LFI et ses sbires de ne pas avoir une image pro immigration sélective et pas si laïque que ça. D'ailleurs, on peut voir une scission se former au sein du groupe et le traitement réservé par le politburo et son leader maximo aux opposants au régime.


     Mais bon, dans cette histoire, c'est bien plus la direction qui est à blâmer, avec sa culture de l'opinion unique, le choix d'invités soit politiquement correctes soit avec une opinion un peu (pas trop surtout) divergente, si possible timide, sur lequel la meute va se jeter, se gaussant entre eux de cet énergumène. Quant à Meurice, il sévit sur les ondes depuis 10 ans, avec une certaine honnêteté intellectuelle (il n'a jamais caché ses opinions), et donc France Inter ne peut pas jouer le coup de la pucelle qui met un coup de sent bon pour aller prendre son premier aller-retour dans le cornet. Elle savait ce qu'elle achetait. L'auditeur lui, qu'il écoute ou pas, est de toute façon obligé de payer pour cette mascarade de l'entre soi et de la pensée unique. Magie du service public : Écouté par personne, payé par tous. Ces radios ne feront jamais leur introspection, n'étant pas dépendantes de l'audience pour continuer d'exister, elles pourront débiter par chapelet leurs productions insultantes, sans jamais faire du Charlie hebdo ou du Desproges, qui tapaient sur tout le monde.


Voilà pourquoi jamais aucune radio, aucun journal, aucune chaîne de télé ne devrait recevoir un centime de l'État, les transformant en simple outil de propagande.

  • On rit jaune et pisse dans l'urinoir, la bien-pensance se joue de la bienséance. La liberté de penser n'autorise plus celle du débat. Le bien et le mal ne sont plus des valeurs référentielles mais une ligne de démarcation.
    https://youtu.be/6w5vWHqU3uM

    · Il y a 6 mois ·
    Chainon manquant

    dechainons-nous

Signaler ce texte